Il devient de plus en plus insupportable, de voir comparés, dans les différents médias, les femmes et les hommes politiques actuels, et encore plus les candidats à l’élection présidentielle, à de grands noms de notre histoire. Ce qui pourrait être risible devient franchement ennuyeux lorsque cela est répété de trop nombreuses fois mais aussi et surtout de façon totalement erronée.
Cela est certainement vrai pour d’autres, mais pour nous bonapartistes et napoléoniens, il devient de plus en plus difficile de supporter sans rien dire les comparatifs douteux, souvent faux et dénigrants, entre nos deux Empereurs et Nicolas Sarkozy ou bien entre le bonapartisme (réel) et les projets politiques du candidat de l’UMP ou bien certaines postures de la candidate socialiste.
Dans le dernier numéro de Marianne, monsieur Serge Maury compare à plusieurs reprises Nicolas Sarkozy avec Napoléon Ier et Napoléon III… Qu’y a-t-il de réellement comparable ? La taille peut être et encore. Comparer nos deux Empereurs avec le ministre de l’intérieur actuel c’est comme si vous compariez dans la chanson Henry Salvador et Michel Sardou à Michael Youn. Qu’à donc fait de comparable pour la France monsieur Sarkozy ? A-t-il doté notre pays d’avancées significatives comme Napoléon Ier avec le Code Civil ou la « paix intérieure » ? A-t-il tout comme Napoléon III fait progressé l’économie de notre pays ou le sort des plus démunis ? Non, je ne le crois pas. Laissons donc à nos deux Empereurs leurs victoires mais aussi leurs défaites, leurs défauts comme leurs qualités, mais de grâce cessons de vouloir à tout pris leur coller comme, triste et petit, descendant Nicolas Sarkozy.
Il ne peut exister qu'une seule définition exacte de chaque mot. Partant de ce principe, et reprenant ainsi les propos de nos prédécesseurs de l'entre deux guerre, nous pouvons affirmer qu'il est faux de dire que le bonapartisme soit " l'attachement au gouvernement impérial fondé par Napoléon et à sa dynastie. ". Il y avait des bonapartistes avant l'An XII, proclamation de l'Empire, il y en aurait encore si la famille Bonaparte venait à s'éteindre. Il faut au contraire s'en tenir fortement à la définition réelle, aux termes de laquelle le bonapartisme est le système, l'idée politique de Napoléon Bonaparte, dont nous sommes les partisans, et qui est l'Autorité dans la Démocratie, produit naturel du pénible effort de la Révolution française.
Comment peut on aussi être amené à mettre en comparaison les principes « historiques » du bonapartisme avec telle ou telle politique des candidats Sarkozy ou Royal ? Ces principes que les bonapartistes défendent depuis plus de 200 ans sont l’Indépendance Nationale, la Souveraineté Populaire, le Progrès Social, l’Ordre et le refus des clivages, en quoi ceux-ci sont ils défendus totalement par nos deux candidats ? En rien !
Respect de l’Indépendance Nationale lorsque Nicolas Sarkozy va aux Etats-Unis se « prosterner » devant la toute puissance américaine ? Indépendance Nationale lorsque madame Royal et monsieur Sarkozy veulent que la France, coute que coute, accepte la pseudo constitution européenne ?
Respect de la Souveraineté Populaire lorsque l’un veut faire avaliser par le Parlement la constitution européenne alors que 55% des français s’y sont opposés ? Ou bien lorsque l’autre veut un nouveau vote en 2009 car celui de 2005 ne lui convient pas ? Est respecter le peuple que de vouloir même pour l’un revenir sur les fondements même du référendum ?
Respect du « Progrès Social » lorsque l’un est adepte du libéralise à tout va et l’autre qui confond trop souvent humanisme social et assistanat ? Comment respecter le progrès social lorsque l’on oppose à tout va la méritocratie à la ploutocratie et à la minoritairocratie.
Respect de l’Ordre lorsque l’on veut « détricoter » la France en stigmatisant les uns ou les autres, en séparant les communautés plutôt que réveiller le sentiment national ? En laissant des pans entiers du territoire national sous la coupe de délinquants ?
Où est donc le bonapartisme chez le couple Sarkozy Royal ? Nulle part.
Nous qui nous revendiquons bonapartistes et qui assumons totalement cette appartenance, nous demandons aux médias de ne plus employer de comparatifs aussi dégradants pour nos idées. Oui il existe encore de véritables bonapartistes dans notre pays, ils ont eux aussi leur mot à dire, un message à faire passer mais surement pas par l’intermédiaire de monsieur Sarkozy ou de madame Royal.