La Libye se refait une santé diplomatique

Mouammar Kadhafi a entamé hier une visite officielle de cinq jours en France qui pourrait même l'amener sur la tombe du général de Gaulle à Colombey vendredi...

Nous en reparlerons si cela se confirme mais en attendant le malaise est ailleurs.

En effet, cette venue provoque une forte polémique, Nicolas Sarkozy étant accusé d'accueillir avec faste le "Guide de la révolution libyenne" et de minimiser la délicate question des droits de l'Homme.

Pourtant, les vrais reproches qui peuvent être faits au président de la République ne se situent pas tant sur ces plans que d'accentuer cette désagréable dérive de la diplomatie française vers une diplomatie commerciale... surtout quand les milliards d'euros de contrats commerciaux sont dictés en l'espèce par des contreparties imposées pour libérer les infirmières en juillet dernier.

Or, comme le soulignait George Ross en août 2000 dans Le Monde diplomatique, cette évolution a des conséquences, et non des moindres, ainsi "les négociateurs à l’ancienne n’ont-ils plus d’autre rôle que celui de supplétifs des commis voyageurs de haut vol des banques et des multinationales. La frénésie du commerce, érigée par la mondialisation en principe d’organisation des sociétés, se substitue ainsi à la diplomatie d’antan. Avec des risques aussi bien pour la cohésion interne des nations que pour l’avènement d’un ordre planétaire plus harmonieux."

Une diplomatie moderne efficace a besoin d'une ligne de conduite stratégique. Il est plus que temps de réinventer la politique étrangère et de s'élever contre le recul du politique face au dogme de la mondialisation économique. Telle est bien l'ambition de l'UPF !

La diplomatie du XXIème siècle ne doit pas se résumer à une diplomatie de représentation et de VRP.

Nicolas Sarkozy déshonore la France par son action.

En effet, tout le monde parle de l'attentat de Lockerbie en Ecosse (1986) qui fit 270 morts.
Or, Kadhafi a été accueilli avec amitié, sincérité etc. les contrats signés ne sont pour l'instant que quelques promesses. Belle mentalité.

Mais notre Président a encore plus déshonoré notre pays : il a vendu des armes à celui qui a tué 54 français (sur 170 victimes) lors de l'attentat du vol 772 UTA, reliant Brazzaville à Paris (1989). Quelle ironie de mauvais goût !

Bien évidemment, les médias ont préféré mettre en avant l'attentat de Lockerbie, plutôt que dire que Sarkozy avait accueilli comme un roi un meurtrier de Français (en tout cas moi, je n'en ai pas entendu parler pendant sa visite officielle).

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Ajout du 13 Août 2008 :

L'Express a écrit:

Des Rafale à la Libye... si Washington le veut

Romain Rosso, Olivier Dessey
LEXPRESS.fr, 14.12.07

Et oui... la vente des Rafale à la Libye est conditionnée par... l'accord au préalable de Washington !

Un pas de plus vers la vassalisation de la France envers les Etats-Unis !

La réflexion gaulliste du jour :

La France a encore fait la preuve de son indigence crasse en matière diplomatique...

Après avoir été dépassé par les révolutions arabes, voilà que Sarkozy, conseillé en cela par BHL, a voulu être le premier à reconnaitre le Conseil national de transition libyen (CNT) alors que rien ne l'y obligeait.

Nous allons "avoir l'air malins" si Kadhafi remporte la mise !

Décidément, quand ça ne veut pas !

Le Parisien - Aujourd'hui en France a écrit:

Bernard-Henri Lévy : «C’est le début de la fin pour Kadhafi»

Propos recueillis par Frédéric Gerschel
Interview parue dans l'édition du 13.03.11

Christof. a écrit:

La réflexion gaulliste du jour :

La France a encore fait la preuve de son indigence crasse en matière diplomatique...

Après avoir été dépassé par les révolutions arabes, voilà que Sarkozy, conseillé en cela par BHL, a voulu être le premier à reconnaitre le Conseil national de transition libyen (CNT) alors que rien ne l'y obligeait.

Nous allons "avoir l'air malins" si Kadhafi remporte la mise !

Décidément, quand ça ne veut pas !

Le Parisien - Aujourd'hui en France a écrit:

Bernard-Henri Lévy : «C’est le début de la fin pour Kadhafi»

Propos recueillis par Frédéric Gerschel
Interview parue dans l'édition du 13.03.11

On a déjà l'air bien malins d'avoir été les instigateurs du retour de Kadhafi sur la scène internationale.

Le profil bas aurait été plus de rigueur aujourd'hui...

La réflexion gaulliste du jour :

Kadhafi est à Sarkozy ce que Saddam Hussein était à la famille Bush : il faut s'en débarasser à tout prix après les avoir soutenu et armé (de 2005 à 2009, la France a vendu pour 210 millions d'€ d'armes à la Libye) !

Mais la guerre est tout sauf un jeu vidéo et cette opération à l'issue incertaine n'est pas sans risques pour nos forces engagées, vers qui mes pensées se tournent en ce dimanche électoral.

Le cas Kadhafi devait être réglé par l'Union Africaine et les Etats arabes, certainement pas par une coalition occidentale (fût-elle sous mandat de l'ONU) : les précédents en Irak et en Serbie n'ont-ils pas démontré la complexité de telles ingérences militaires et leurs limites ?

Christof. a écrit:

La réflexion gaulliste du jour :

Kadhafi est à Sarkozy ce que Saddam Hussein était à la famille Bush : il faut s'en débarasser à tout prix après les avoir soutenu et armé (de 2005 à 2009, la France a vendu pour 210 millions d'€ d'armes à la Libye) !

Mais la guerre est tout sauf un jeu vidéo et cette opération à l'issue incertaine n'est pas sans risques pour nos forces engagées, vers qui mes pensées se tournent en ce dimanche électoral.

Le cas Kadhafi devait être réglé par l'Union Africaine et les Etats arabes, certainement pas par une coalition occidentale (fût-elle sous mandat de l'ONU) : les précédents en Irak et en Serbie n'ont-ils pas démontré la complexité de telles ingérences militaires et leurs limites ?

Une intervention "crétine" qui va encore une fois se retourner contre nous !

Nous n'avions aucune légitimité pour intervenir dans les affaires des autres.
En quoi la démarche des "insurgés" d'aspirer à plus de liberté est-elle plus légitime que celle d'un chef d'Etat voulant rétablir l'ordre ?

Ne volons pas la révolution aux Libyens.

C'est cruel, mais le pouvoir se gagne, se mérite, comme nous l'avons fait en d'autres temps. Laissons faire l'histoire.

Je suis d'accord pour dire que l'intervention de Sarkozy était sans doute précipitée et qu'avant de reconnaître un nouvel interlocuteur diplomatique, nous devrions d'abord nous demander de qui il s'agit et s'il aura réellement la capacité de représenter le peuple auquel il est lié.

Maintenant, je ne partage pas l'opinion selon laquelle nous devons forcément respecter tous les régimes en place.

Je pense que notre République doit défendre des valeurs, par exemple la liberté plutôt que la dictature sanguinaire et qu'en cela, il ne me semble pas aberrant de soutenir, avant même leur prise effective de pouvoir (s'il y a), des mouvements d'opposition dans certains pays. Pourvu que ces mouvements d'opposition partagent un tant soit peu les valeurs que nous défendons.

Milan a écrit:

Je suis d'accord pour dire que l'intervention de Sarkozy était sans doute précipitée et qu'avant de reconnaître un nouvel interlocuteur diplomatique, nous devrions d'abord nous demander de qui il s'agit et s'il aura réellement la capacité de représenter le peuple auquel il est lié.

Maintenant, je ne partage pas l'opinion selon laquelle nous devons forcément respecter tous les régimes en place.

Je pense que notre République doit défendre des valeurs, par exemple la liberté plutôt que la dictature sanguinaire et qu'en cela, il ne me semble pas aberrant de soutenir, avant même leur prise effective de pouvoir (s'il y a), des mouvements d'opposition dans certains pays. Pourvu que ces mouvements d'opposition partagent un tant soit peu les valeurs que nous défendons.

La France doit surtout ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures d'un Etat indépendant et souverain.

Cette intervention discrédite totalement le supposé "droit international" car on voit très bien que ce droit est à géométrie variable (la Syrie, la Chine, le Bahrein peuvent massacrer tranquillement leurs citoyens, avec tout au plus un très diplomatique "appel au calme" des pays occidentaux), alors que dans le cas libyen la France se permet de déclencher une guerre (oups non, il faut dire "intervention militaire" avec des bombardements).

Le fait d'avoir un loi contre le port du voile islamique est vu par certains pays (dont les USA) comme contraire aux valeurs de libertés... à quand une ingérence des pays islamiques dans les affaires françaises afin de défendre leurs frères opprimés par des lois liberticides ?

El Caganer a écrit:

La France doit surtout ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures d'un Etat indépendant et souverain.

Je pense justement que, ça dépend lesquels...

Milan a écrit:

Je pense justement que, ça dépend lesquels...

Ca s'appelle de l'impérialisme et du néo-colonialisme...

Le seul critère qui devrait entrainer une guerre contre un état étranger est que cet état menace directement notre sécurité. Or ce n'est pas le cas actuellement avec la Libye.

Je souhaite de tout mon coeur que l'insurrection renverse Kadhafi (en espérant quand même que les rebelles ne virent pas à l'islamisme radical ce qui est un risque) mais ce n'est pas notre rôle de le bombarder.

Finalement, la France aurait très bien pu participer à l'invasion de l'Irak en 2003 aux côtés des autres pays européens comme l'Espagne, le Portugal, le Royaume Uni...

Et puis une leçon à retenir pour Kadhafi, s'il avait poursuivi et mené à terme son programme nucléaire et chimique, personne n'oserait actuellement le bombarder... l'Iran doit y penser...

El Caganer a écrit:

Ca s'appelle de l'impérialisme et du néo-colonialisme ...

le seul critère qui devrait entrainer une guerre contre un Etat étranger est que cet Etat menace directement notre sécurité. Or ce n'est pas le cas actuellement avec la Lybie.

Je souhaite de tout mon coeur que l'insurrection renverse Khadafi (en espérant quand même que les rebelles ne virent pas à l'islamisme radical ce qui est un risque ) mais ce n'est pas notre rôle de bombarder Khadafi.

Finalement, la France aurait très bien pu participer à l'invasion de l'Irak en 2003 aux côtés des autres pays européens comme l'Espagne, le Portugal,le Royaume Uni ...

Et puis une leçon a retenir pour Khadafi, si il avait poursuivi et mener à terme son programme nucléaire et chimique, personne n'oserait actuellement le bombarder ...
l'Iran doit y penser...

Prenons un exemple théorique, celui de l'Allemagne nazie en modifiant un critère par rapport à la réalité historique, le renoncement du IIIème Reich à étendre son territoire.
Tu penses que dans ce contexte la France n'aurait alors pas du intervenir, qu'elle aurait alors du laisser l'Allemagne "cramer" ses Juifs toute seule comme une grande ?
Moi je ne le pense pas. L'exemple que je cite vise à montrer que la souveraineté, comme beaucoup de choses, doit avoir aussi ses limites et qu'il existe des situations dramatiques (type génocide) où notre devoir est d'intervenir sans qu'on ait forcément besoin d'appeler ça "impérialisme" ou "néo-colonialisme" qui est l'opposé inverse.

Je crois au fond que votre position relève de ce qu'on appelle un relativisme des valeurs ou un relativisme culturel. Autrement dit, vous pensez que toutes les valeurs se valent et que la seule chose qui est importante, c'est de faire ce qu'on veut chez soi.
Ce n'est pas ma conception des choses, je ne crois pas que dictature sanguinaire = république démocratique, je pense au contraire que certaines valeurs doivent être universelles. Je ne me prononce pas pour autant pour l'uniformisation des cultures, sinon il n'y aurait tout simplement plus de démocratie locale, mais je fais plutôt référence à des droits de l'Homme élémentaires tels qu'on peut en trouver dans la DUDH.

En tout état de cause, intervenir en cas de génocide, de guerre civile ou de crimes de guerre me paraît être la moindre des choses.

La réflexion gaulliste du jour :

Après 6 mois de guerre civile, les rebelles libyens sont donc enfin entrés hier dans Tripoli, bien aidés en cela par l'OTAN, sans qui ils n'auraient pu obtenir cette victoire.

Le régime de Kadhafi va tomber par la volonté de la communauté internationale.
Il n'en est pas de même avec tous les dictateurs dans le Monde... mais il est vrai que Kadhafi n'avait pas l'arme nucléaire et que ses soutiens dans le monde arabe l'avaient déserté.

De quoi l'avenir sera fait pour la Libye ? difficile à dire tant les tensions sont fortes entre les différentes composantes du Conseil national de transition (CNT) dont le gouvernement a été dissous pas plus tard qu’il y a 15 jours !

Mais après tout, Nicolas Sarkozy lui-même n’a-t-il pas affirmé le 24 mars dernier que « l'avenir de la Libye n'est pas notre problème »… décidemment, la politique internationale de la France a bien changé !

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Ajout du 24 Avril 2013 :


Voici dans son intégralité le communiqué du Bureau National de l'UPF concernant l'attentat contre l'ambassade de France en Libye :

Après l’attentat à Tripoli contre l’ambassade de France, l’Union du Peuple Français (U.P.F.) fait part de son émotion devant les blessés graves que cet acte terroriste a provoqué. Aucune cause ne peut justifier l’attaque d’une mission diplomatique de quelque pays que ce soit et nous la condamnons avec la plus extrême fermeté.

Pour autant, force est de constater que si nos intérêts sont aujourd’hui pris pour cible, cela n’est malheureusement que la résultante de la politique de la France en Libye ces dernières années…

Notre pays, à l’initiative du Président Sarkozy, a délibérément renversé le régime d’un pays souverain en prêtant main-forte à une intervention militaire alors que la résolution de l’ONU ne l’autorisait nullement à cela ! Aujourd’hui, la Libye est livrée aux groupes armés (ce que la guerre au Mali n’a fait qu’accentuer) et le gouvernement libyen a bien du mal à contrôler la situation…

Nos gouvernants de droite ou de gauche payent donc le prix fort, et notre pays avec, de leur imprévoyance et de leur politique avilissante de suivi des américains dans le monde (personne n’a oublié l’attentat contre le consulat américain à Benghazi le 11 septembre 2012 qui a fait quatre morts dont l’ambassadeur).

Ces stratégies de gribouille vont complètement à l’encontre de nos intérêts essentiels et risquent de nous attirer demain encore d’autres attentats. Il est urgent de changer de politique et d’établir avec le monde arabo-musulman une politique de confiance, de dialogue et de coopération et non pas de confrontation permanente… ce n’est qu’ainsi que nous renouerons avec la politique ancestrale qui fut celle de la France dans cette partie du monde et qu’avait réactivé en son temps le Général de Gaulle.