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 Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase

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Sébastien
Cerberux76
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Franck
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El Caganer




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MessageSujet: Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitimeSam 9 Aoû 2008 - 8:20

Rappel du premier message :

Yahoo! Actualités France avec AFP a écrit:
La Géorgie dit avoir repris le contrôle de l'Ossétie du Sud après de violents combats

Amélie Herenstein
Yahoo! Actualités France, 09.08.08

On ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec l'intervention de l'OTAN au Kosovo.

Les occidentaux, si attachés à l'intégrité de la Géorgie, le furent beaucoup moins à l'égard de celle de la Serbie (pourtant garantie par l'accord la résolution de l'ONU sur le Kosovo).

*** Modéré - Hors sujet ***
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MessageSujet: La politique étrangère de l'UE   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Aoû 2008 - 12:19

Instit a écrit:
L'Union Européenne se divise encore une fois.

Cette fois-ci, les divisions apparaissent à propos de la guerre en Ossétie du Sud.

Décidément, l'Union Européenne est incapable d'exister. Il ne peut y avoir d'Union Européenne.

Voici un article du Monde :

Le Monde a écrit:
Les Européens partagés entre fermeté et modération envers Moscou

Thomas Ferenczi (avec Marie de Vergès à Berlin et Michal Ziembinski à Varsovie)
Le Monde.fr, 12.08.08

Yahoo! Actualités France avec AFP a écrit:
Le temps de la "domination" russe est passé, lance le président polonais à Tbilissi

Yahoo! Actualités France, 13.08.08

Dans cet article, on constate deux tendances :

1/ Sarkozy en tant que président de l'UE (et très accessoirement de la France) négocie un cessez le feu entre les belligérants et l'obtient. On ne peut que le féliciter pour cela.

2/ Les présidents Polonais, Baltes et Ukrainien, soit 4 présidents de pays de l'UE, sont à Tbilissi en train de haranguer la foule sur la fin présumée de la domination autoritaire de la Russie sur ses voisins, anciens membres du pacte de Varsovie.

L'UE ne sert à rien, l'UE n'a aucune politique étrangère puisque des discours très différents émanent de ses représentants.
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El Caganer




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MessageSujet: Re: Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Aoû 2008 - 12:26

Wings a écrit:
L'UE ne sert à rien, l'UE n'a aucune politique étrangère puisque des discours très différents émanent de ses représentants.

Oui, on nous importune avec la nécessité d’une politique étrangère commune mais à chaque "crise" majeure internationale, l'Europe est plus que dispersée (invasion US de l'Irak, crise Russie/Géorgie).

C’est pareil pour les négociations à l'OMC. Le commissaire britannique négocie contre nos intérêts des propositions qui nous seraient défavorables. Sarkozy essaye de faire croire qu'"un tel accord est inacceptable pour la France" et Mandelson de lui rappeler que la France n'a pas son mot à dire car lui négocie "au nom des 27".
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Brian

Brian


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MessageSujet: Re: Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Aoû 2008 - 18:19

Je ne sais pas trop qui est réellement le coupable...

Doit-on en vouloir à la Géorgie d'aspirer à sauvegarder l'intégrité de son territoire ?
Doit-on reprocher aux Russes de vouloir défendre leurs frères de langue ?

Maintenant, derrière l'officiel, il y a quelques marécages...

Coté géorgien, il y a le référendum pour l'indépendance Ossète, mais qui n'est pas pris en compte par le pouvoir.
Coté russe, il y a la volonté néo-soviétique de vouloir restaurer son influence aux dépens de ses voisins.

Tous coupables ?
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Sébastien
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Sébastien


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MessageSujet: Re: Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Aoû 2008 - 18:27

Brian, adhérent FB a écrit:
Je ne sais pas trop qui est réellement le coupable...

Doit-on en vouloir à la Géorgie d'aspirer à sauvegarder l'intégrité de son territoire ?
Doit-on reprocher aux Russes de vouloir défendre leurs frères de langue ?

Maintenant, derrière l'officiel, il y a quelques marécages...

Coté géorgien, il y a le référendum pour l'indépendance Ossète, mais qui n'est pas pris en compte par le pouvoir.
Coté russe, il y a la volonté néo-soviétique de vouloir restaurer son influence aux dépens de ses voisins.

Tous coupables ?

Brian, la voix d'un sage Wink
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Bureau National F.B.




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MessageSujet: Re: Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Aoû 2008 - 18:35

El Caganer a écrit:
Wings a écrit:
L'UE ne sert à rien, l'UE n'a aucune politique étrangère puisque des discours très différents émanent de ses représentants.

Oui, on nous importune avec la nécessité d’une politique étrangère commune mais à chaque "crise" majeure internationale, l'Europe est plus que dispersée (invasion US de l'Irak, crise Russie/Géorgie).

C’est pareil pour les négociations à l'OMC. Le commissaire britannique négocie contre nos intérêts des propositions qui nous seraient défavorables. Sarkozy essaye de faire croire qu'"un tel accord est inacceptable pour la France" et Mandelson de lui rappeler que la France n'a pas son mot à dire car lui négocie "au nom des 27".

Ne peut-on pas faire un parallèle avec ce qui s'est passé pour le Kosovo ?

Pour ce qui est de la politique de l'UE, nous avons là la même image que lors de la guerre en ex-Yougoslavie, chacun jouant sa propre partition auprès de chaque nation...
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Brian

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MessageSujet: Re: Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Aoû 2008 - 18:51

Sébastien a écrit:
Brian, la voix d'un sage Wink

Ca c'est gentil Embarassed Wink

Bureau National F.B. a écrit:
Ne peut-on pas faire un parallèle avec ce qui s'est passé pour le Kosovo ?

Pour ce qui est de la politique de l'UE, nous avons là la même image que lors de la guerre en ex-Yougoslavie, chacun jouant sa propre partition auprès de chaque nation...

Le parallèle avec le Kosovo peut être révélateur de la véritable politique que mène l'UE... le démembrement des Nations.
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MessageSujet: Re: Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Aoû 2008 - 8:41

Brian, adhérent FB a écrit:
Bureau National F.B. a écrit:
Ne peut-on pas faire un parallèle avec ce qui s'est passé pour le Kosovo ?

Pour ce qui est de la politique de l'UE, nous avons là la même image que lors de la guerre en ex-Yougoslavie, chacun jouant sa propre partition auprès de chaque nation...

Le parallèle avec le Kosovo peut être révélateur de la véritable politique que mène l'UE... le démembrement des Nations.

Et on le constate partout : après l'éclatement de la Yougoslavie (Bosnie, Kosovo, Monténégro), séparation Tchéquie/Slovaquie, etc.

Partout, les nationalismes sont stimulés en Europe afin d'obtenir le plus grand nombre d'Etats et surtout, le plus petit possible. Ils sont beaucoup plus facile à manipuler par Bruxelles que des puissances fortes telles que les pays européens sous leur forme actuelle.

Et pendant ce temps là, l'ogre américain impose sa vision unique au monde sans que personne ne puisse calmer son appétit féroce de suprématie mondiale.
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Instit




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MessageSujet: Re: Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Aoû 2008 - 11:59

Marianne a écrit:
Medvedev offre une victoire diplomatique au «président de l'Europe»

Malakine
Marianne2.fr, 14.08.08

-----------------------

Ajout du 18 Août 2008 :

Un article long, mais passionnant.

L'analyse de la guerre en Ossétie du Sud, le lundi 18 août 2008, sur le site De Defensa :

Citation :
Un désarroi grand comme une civilisation

18 août 2008 — Est-ce le président turc Abdullah Gül qui voit juste lorsqu’il annonce que les USA doivent désormais envisager de “partager leur pouvoir” devant les nouvelles nécessités du monde ? « A new world order, if I can say it, should emerge », dit-il dans son interview du 16 août au Guardian. Le journal de Londres précise la pensée du président turc en ces termes, qui décrivent l’importance de la crise russo-géorgienne selon son point de vue : « The conflict in Georgia, Gül asserted, showed that the United States could no longer shape global politics on its own, and should begin sharing power with other countries. »

Les observations d’Abdullah Gül constituent une des premières appréciations circonstanciée et digne d’intérêt d’un dirigeant politique de ce que pourrait ou devrait être la situation du monde après la crise russo-géorgienne, – lorsque la crise russo-géorgienne sera finie, si elle finit avec nous sains et saufs… En attendant, elle se poursuit et la marque principale de la situation politique, du côté occidental, c’est sans aucun doute le désarroi. Si l’on suit Abdullah Gül, ce désarroi serait l’expression de la douleur de l’accouchement du “nouveau monde” (« A new world order, if I can say it, should emerge »). L’aspect remarquable de la crise russo-géorgienne, et la marque de son importance, c’est son élargissement constant à partir des événements de la crise elle-même, à partir de ce qu’on aurait pu croire être la fin de la crise elle-même (le “cessez-le-feu” et tout ce qui s’ensuit).

Effectivement, depuis le 9-10 août, on observe un processus de déstructuration de la situation, ou plutôt de dissolution des caractéristiques de cette situation puisqu’il s’agit d’une situation déstructurée elle-même, du monde tel qu’il était imposé par la politique américaniste depuis le 11 septembre 2001. Les acteurs principaux y tiennent leur rôle…

• La prudence mesurée avec nécessité de garder tous les contacts avec les Russes des “vieux” Européens (France et Allemagne principalement, mais aussi avec l’Italie s’affirmant proche des positions russes). Cette position des “vieux” Européens ne se réalise pas dans l’allégresse mais plutôt dans un état de pression très inquiète, tant il est manifeste qu’elle rend compte, même si inconsciemment ou avec des pincettes, de la grande fracture en cours que décrit Abdullah Gül. Pour ces “vieux” Européens, l’évolution possible de la crise déclenchant la mise en place d’un “new world order” signifie nécessairement, d’une façon ou l’autre, une mise en cause du très confortable quoiqu’assez peu honorable (on parle de la servilité européenne vis-à-vis des USA) statu quo qui caractérise la sphère transatlantique depuis 1945.

• L’inquiétude fiévreuse des “nouveaux” Européens (Pologne, pays baltes) affirmant leur solidarité avec un président géorgien en permanence au bord de la crise de nerfs, – et pour les meilleures raisons du monde, cette proximité de la crise de nerfs ; ces “nouveaux” Européens pressant d’autre part les USA d’affirmer une puissance que les USA n’ont plus du tout, – dur apprentissage des réalités du monde pour les “nouveaux”. Leur inquiétude est compréhensible parce que, en ce moment où il s’engage plus que jamais dans un schéma de néo-Guerre froide où ils auraient une place de choix, dans tous les sens du mot, ils se demandent si un “new world order” (Abdullah Gül) n’est pas en train d’émerger où leur “patron” US n’aurait pas du tout la place qu’ils auraient cru lui voir occuper.

• L’activisme tardif, diplomatique et rien d’autre, d’une Amérique qui n’a plus les moyens de ses ambitions, mais qui aimerait faire subsister intactes ses ambitions. Pourtant, la réalité de l’Amérique, c’est qu’elle ne prendra pas de risques outre mesure, risques qu’elle n’a d’ailleurs plus les moyens d’assumer ; la réalité des USA, c’est bien plus le Secrétaire à la Défense Robert Gates annonçant que les relations Russie-USA vont être affectées “pendant des années” par la crise, mais répondant à une question d’un journaliste : « Il n’y aura pas d’intervention militaire US en Géorgie, est-ce clair ? »

• L’énigme russe, la Russie à la fois vilipendée par la machine de propagande occidentale, – autre nom donné en Occident au “quatrième pouvoir” qu’est la presse, qui joue son rôle d’“adjoint du pouvoir” politique en l’occurrence , – à la fois jouant un jeu étrange de retrait-avancement de ses forces en Géorgie, d’occupation larvée ou de retrait qui prend son temps, tout en affirmant qu’elle est en train d’appliquer les consignes de l’accord de cessez-le-feu qu’elle a approuvé, puis signé semble-t-il, – mais l’a-t-elle vraiment signé (« oui c’est fait depuis le 15 août », assure Medvedev au téléphone de son ami “Nicolas”, dit Sarko), – et de quel accord s’agit-il, et que dit-il exactement cet accord ? Et ainsi de suite, avec cet air d’une confusion involontairement ou, après tout, savamment et machiavéliquement entretenue.

Mais le fait est que, lorsque GW Bush “durcit le ton” (le 11 août), comme disent nos gazetiers si obligeant à la bonne diffusion de la bonne parole, c’est certes pour annoncer qu’il a donné aux forces armées US l’ordre de lancer une mission “robuste” en Géorgie, – mais c’est certes qu’il s’agit d’une mission humanitaire et de rien d’autre.

L’USAF s’arrange d’ailleurs, par de multiples consultations avec les Russes, pour que ses C-17 passent sans encombre dans l’espace aérien géorgien, marrie à l’avance de tout incident de parcours. On mesure alors que les temps changent. Désormais, lorsqu’un brave Premier ministre polonais signe avec un non moins brave haut fonctionnaire du département d’Etat un accord commandité par le Pentagone et par l’industrie d’armement US (“business as usual”) pour quelques missiles anti-missiles opportunément anti-iraniens, c’est pour s’entendre dire par l’ambassadeur russe à l’OTAN Dmitri Rogozine que ce beau système n’est rien d’autre qu’un “chat crevé”, – et par un général russe que son pays risque désormais une attaque nucléaire, “à 100 %”…

«…Russia's deputy chief of staff turned on Warsaw and said it was vulnerable to a Russian rocket attack because of Thursday's pact with the US on the missile defence project. “By deploying, Poland is exposing itself to a strike – 100 %,” warned Colonel General Anatoly Nogovitsyn. He added that Russia's security doctrine allowed it to use nuclear weapons against an active ally of a nuclear power such as America. »

Les Russes ne font plus dans le détail. Cela peut ne pas nous plaire, avec moult raisons, et l’on peut déplorer une certaine rudesse, une attitude un peu cavalière avec la fameuse “légalité” internationale (well, old chap, qui t’a fait roi?). Il faut observer que nous avons bien préparé le terrain à la chose, en les traitant plus qu’à leur tour comme des “chiens crevés”. En un sens, nous sommes à l’heure des comptes, parce que l’alternative c’est très vite la perspective d’un affrontement avec une puissance dont tout le monde commence à se rappeler sans le dire tout haut qu’elle dispose actuellement d’un tout petit peu plus de 7.300 têtes nucléaires.

Le désarroi occidental, que chaque parti exprime à sa façon, c’est bien celui d’une position rentière héritée de la Deuxième Guerre mondiale et poussée jusqu’à des extrêmes extravagants par la folie américaniste conduite par une logique de système marchand et bureaucratique, complexe militaro-industriel en tête, cette position soudain mise en question avec les arguments les plus brutaux et les plus contraignants. Le confort n’est plus de mise, la crise irakienne à côté, c’était du nanan puisqu’on ne tuait que des Irakiens. (Pardonnez-nous cette rudesse du propos, mais c’était bien le fond de leur pensée confortable.) Ils sonnent vrais et justes, les gémissements d’un Saakachvili au bord de la crise de nerfs, lors de sa conférence de presse du 15 août, au côté d’une Rice rentrée paresseusement de vacances : « Even as Rice stood with Georgian President Mikhail Saakashvili in a show of solidarity, he asked, “Who invited the trouble here? Who invited this arrogance here? Who invited these innocent deaths here?” Shaky and near tears following a difficult, nearly five-hour meeting with her, Saakashvili answered his own question : “Not only those people who perpetrate them are responsible, but also those people who failed to stop it.”

Nous sommes passés, en quelques jours, au bruit et à l’odeur puante des chars T-80 de la 58ème armée russe, de la “faith-based community” à la réalité terrible et révoltée du monde. Sortie de virtualisme, rien d’autre, mais rien de moins… Pendant ce temps, McCain clame, avec une incroyable ingénuité, « We are All Georgians », – sans bouger le petit doigt et avec les mains propres, on s’en doute, lui toujours dans le virtualisme complètement localisée des élections US.

Dans son commentaire du 15 août, Patrick J. Buchanan note justement, cette parole d’or d’un connaisseur: « Americans have many fine qualities. A capacity to see ourselves as others see us is not high among them. » (A peu près: “Les Américains ont beaucoup de qualités, mais certainement pas celle de se mettre à la place des autres pour voir les Américains comme les autres voient les Américains”.)

Les Russes en Géorgie, c’est une tragédie de plus de notre histoire agitée, et certainement pas la pire. Mais c’est bien autre chose. C’est, soudain, l’Occident américaniste et américanisée mis devant un miroir et forcé à se contempler. Le spectacle est, somme toute, intéressant, pour nous qui contemplons la chose en train de se contempler.

Car il est vrai que, par instant, l’on commence vraiment à paniquer. Lisez le Times de Londres, c’est intéressant. Complètement “neocon”, à l’image de son patron Rupert Murdoch, viscéralement et hypocritement anti-russe au-delà de tout, mais parfois, désormais, avec un frisson de lucidité car le Times reste britannique. Au milieu de l’avalanche de propagande, lisez l’article du 15 août, de Michael Binyon décrivant, le souffle coupé, la façon dont le maître Poutine, joueur d’échecs au regard glacé, a mis l’Ouest échec et mat (« Vladimir Putin's mastery checkmates the West ») ; puis, un jour plus tard, le 16 août, la très rapide analyse de Richard Beeston, qui exprime un sentiment qui commence à se répandre à Londres : « A catastrophe in the making ».

Le sentiment de la “catastrophe”, à considérer l’“agenda” des semaines et des mois à venir, notamment la voie où s’est engagée l’OTAN, qui sera sans doute absurdement confirmée car la vaniteuse et satisfaite civilisation occidentale ne recule jamais dans son entreprise de démocratisation des barbares des franges extérieures, jusqu’à l’Ukraine bien entendu : « If the West was surprised by the ferocity of Russia’s action in Georgia, the struggle over Ukraine will be far more intense. Many Russians regard their western neighbour as part of their homeland, a view shared by many Russian-speaking Ukrainians. Moscow and Kiev are already locked in a bitter dispute about the future of the Black Sea Fleet base at Sevastopol. Nato membership would exacerbate the row. Any outbreak of violence could have huge repercussions. »

C’est-à-dire, observe Beeston, effaré, à partir de la crise géorgienne agissant comme un détonateur, un incendie qui ne s’arrêterait plus: « This conflict threatens to trigger a struggle that, if badly handled, could consume an entire continent. »

Bien, nous ne partageons pas nécessairement cette sombre appréciation de notre destin pour les semaines et les mois à venir. Nous serions plutôt pour un mélange d’Adullah Gül, qui commençait notre propos, et de Beeston, qui le termine. Nous pensons également, plutôt que d’applaudir à une extraordinaire performance de Poutine dans la crise géorgienne comme fait Binyon, que cette crise est surtout, voire exclusivement pour son fondement due à l’absurdité de la politique occidentaliste sous inspiration américaniste, qui empile partout des puissances agressives sans leur donner aucun moyen de réaliser leurs objectifs ; c’est elle qui enfanta Saakachvili, qui l’arma et qui l’équipa, qui lui donna l’illusion de puissance qui le conduisit à sa grossière erreur du 7 août, et c’est elle, bien entendu, qui ne fit rien pour tenir la promesse implicite de soutien qu’elle lui avait faite. Les circonstances opérationnelles et la résolution politique font que la Russie était absolument prête à saisir l’occasion qui s’offrait à elle. Elle la saisit. L’affaire géorgienne est beaucoup plus une défaite majeure de la politique américaniste qu’une victoire de la politique russe.

Il reste que cette circonstance dramatique établit de nouvelles conditions, également dramatiques, qui peuvent justifier certains aspects de la vision apocalyptique de Beeston, – de son point de vue d’atlantiste, sans aucun doute, mais gardant à l’esprit qu’il s’agit d’un point de vue, qui implique une politique bien précise. Il reste que le moment est sans aucun doute historique. En un sens qui paraphrase le soldat-poète Alan Deere à Verdun, “nous avons rendez-vous avec l’Histoire” (Alan Deere, lui, écrivait qu’il avait “rendez-vous avec la mort”, et qu’il ne manquerait pas ce rendez-vous, “fidèle à la parole donnée”, – ce qui fut fait car, en ce temps-là, on avait encore une parole).

Nous rencontrons la tragédie du monde, avec toutes ses inconnues et ses incertitudes terribles, – mais tout, tout vaut mieux que les épouvantables mensonges, que le conformisme collant comme du miel, que la fermeture de l’esprit de cette intoxication mortelle de la psychologie qu’est leur virtualisme.

Lien : dedefensa.org

-----------------------

Ajout du 02 Septembre 2008 :

Les conclusions de la présidence du Conseil européen extraordinaire sur la Géorgie d'hier sont les suivantes :

« Le Conseil européen est gravement préoccupé par le conflit ouvert qui a éclaté en Géorgie, par les violences qu'il a entraînées et par la réaction disproportionnée de la Russie. Ce conflit a provoqué de grandes souffrances de part et d'autre. De telles actions militaires ne sont pas une solution et ne sont pas acceptables. Le Conseil européen déplore les pertes de vies humaines, les souffrances infligées aux populations, le nombre de personnes déplacées ou réfugiées, et les dégâts matériels considérables. »

Pas un mot sur la responsabilité de la Géorgie.

Pas un mot pour condamner l’agresseur.

Pas un mot pour rappeler que la Géorgie a attaqué l’Ossétie du Sud le 7 août à 23 heures 30.

Pas un mot pour rappeler que la Géorgie a attendu le début des Jeux Olympiques pour déclencher les hostilités.

Pas un mot pour condamner la présence des militaires américains en poste dans l’armée géorgienne et leur participation aux bombardements de l’Ossétie du Sud.

Pas un mot contre la Géorgie.

Pas un mot contre les Etats-Unis.

Décidément, l’Union Européenne a choisi son camp. L’Union Européenne est dans le camp des Etats-Unis *** Modéré - Inutile ***
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El Caganer




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MessageSujet: Kouchner   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitimeVen 5 Sep 2008 - 10:16

L'Europe présente un front uni et cohérent grâce aux initiatives de notre cher ministre Bernard Kouchner qui n'hésite pas à entrainer ses partenaires européens dans des projets ambitieux, l'Europe unie se révélant ainsi une alternative indiscutable face à l'hégémonie américaine :

Yahoo! Actualités France avec AFP a écrit:
Crise géorgienne: l'UE se concerte à Avignon avant les négociations avec Moscou

Catherine Triomphe
Yahoo! Actualités France, 05.09.08

Alors là, la Russie va trembler : quand les ministres européens en viennent à prendre ensemble (sauf l'italien qui n'a sans doute pas souhaité faire un détour par Paris, ce qui peut se comprendre géographiquement parlant) le TGV Paris-Avignon, c'est la preuve d'une détermination sans faille !

La France prouve ainsi qu'elle est la locomotive (grande vitesse en plus) de l'Europe !
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MessageSujet: Re: Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase   Géorgie/Ossétie du Sud, le Caucase s'embrase - Page 2 Icon_minitime

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