Cinq ans après le départ du président Daniel Arap Moi, au pouvoir de 1978 à 2002, l'élection présidentielle du 27 décembre dernier était regardée comme un test pour la démocratie kenyane.
Force est de constater que si le scrutin s'est déroulé sans incident majeur, le dépouillement aurait fait l'objet d'une fraude massive permettant la réélection du président Kibaki.
Depuis, le pays est plongé dans les violences. Sur fond de tensions entre tribus, elles ont déjà fait plus de 300 morts et hier, le summum de l'horreur a été atteint avec l'incendie volontaire d'une église où ont péri 35 personnes brûlées vives.
Par un communiqué du ministère des Affaires étrangères, daté du 1er janvier 2008, la France s'est déclarée "consternée par les violences qui se sont produites ces derniers jours au Kenya." ... mais ce qui est le plus consternant c'est que la France ne soit pas capable d'exprimer autre chose que ce simple sentiment !
Certes, la France n'est pas la Grande Bretagne, ancienne puissance coloniale au Kenya, mais la perte d'influence de notre pays est globale, générale dans toute l'Afrique et cela est fort regrettable.
A ce titre, les déclarations de Nicolas Sarkozy en juillet 2007 à Dakar, au sujet de l'Afrique, n’ont rien fait pour améliorer la situation.
Dans la crise kenyane, la France devrait être porteuse d’un réel message, inspiré de son expérience traumatisante au Rwanda.
Elle ferait ainsi preuve de sa capacité à tirer une leçon de ses fautes mais aussi qu'il n'y a pas de fatalité à y voir un syndrome rwandais si l’ethnicité n'est pas instrumentalisée.
Encore faut-il vouloir que la France demeure un acteur majeur sur la scène internationale...