Qu'il est surprenant de voir où les convictions et le patriotisme commencent et se terminent.
En effet, n'est pas Jean Moulin ou de Gaulle qui veut. Rien de tel que les périodes électorales pour s'en rendre compte.
Il est par nature que pour certains la gloire, les honneurs et les postes sont une priorité absolue. Pour ceux-ci, le désir de reconnaissance personnelle passe avant tout autre chose, avant même l'avenir de la France.
Il est étonnant de voir le nombre de personnes qui hier combattaient le traité sur la constitution européenne et qui demain défendront (en se présentant pour certains d'entre eux aux législatives) un parti et un programme qui prévoit de faire voter par le parlement ce que le peuple français, lui même, avait refusé. Un programme qui prévoit également le renforcement du rôle de l'Europe dans l'OTAN et donc la soumission de celle-ci aux USA.
Non, nous ne parlons pas de ceux qui entre la République et la gauche ont finalement choisi cette dernière, nous nous sommes déjà exprimés sur le sujet, mais de ceux qui entre la France et la droite ont, sans la moindre hésitation, préféré la droite.
Pourtant une solution se dessinait pour eux, certes exigeante mais ô combien noble : elle était celle du refus des clivages politiques et du nécessaire rassemblement des français autour de la France par delà la droite et la gauche.
Bien entendu, cette solution a un risque. Lequel ? Celui de perdre sa vie ?
Evidemment non, nous ne sommes plus en période de guerre, le seul risque est celui de ne plus voir son nom figurer parmi les élites de la nation ; celui de ne plus bénéficier des avantages et des privilèges.
Nous pouvons facilement rapprocher cette situation de celle qu'avait connu, à l'époque du RPF, le général de Gaulle, celle qui, en effet, avait vu bon nombre de députés dits "gaullistes" se rallier au gouvernement de droite d'Antoine Pinay. Tous ceux qui connaissent cette page d'histoire se rappelleront la position tenue alors par le général.
Chers messieurs ou mesdames, il va donc de soit que par votre attitude vous n'oserez plus vous réclamer de cet homme. Il est également évident de même que vous n'oserez plus à l'avenir nous parler de la France et de ses intérêts puisque vous faites serment devant les électeurs de défendre un programme qui va à l'encontre de l'intérêt supérieur de notre pays.
Certains d'entre vous n'ont pas de mandat mais nous parlent de faire de l'entrisme afin de faire passer quelques idées aux candidats présumés "importants" allant même jusqu'à souhaiter, dans cette optique, que le seul candidat gaulliste et républicain n'obtienne pas les 500 signatures nécessaires pour entrer dans le débat présidentiel.
Que les choses soient claires : pour notre part, nous ne serons pas des vôtres car nous avons choisi de défendre un idéal et nous resterons fidèles à celui-ci.
"Utopistes, doux rêveurs" répondrez-vous ?
Assurément, si être utopiste c'est croire en ce que l'on défend et défendre ce en quoi l'on croit, sans le moindre écart.
Nous défendons la France et ses valeurs républicaines ; nous refusons cette lutte intestine des partis que notre pays subit depuis plus de 30 ans car "ce n'est pas la gauche la France, ce n'est pas la droite la France"...
Nous ne renoncerons pas à ces idéaux, tout le reste est secondaire.
En tant que gaullistes, nous défendons notre pays, cette liberté pour la France d'être elle même, aussi nous n'accepterons jamais ce que le parti de la majorité propose, ni les positions et propos tenus par son candidat qui est allé jusqu'à critiquer les choix politiques de son propre pays en territoire étranger.
Il aura beau s'entourer de ceux qui hier étaient à nos côtés, cela ne le changera pas car on ne change jamais la véritable nature des gens. D'ailleurs nous pouvons le constater puisque celui-ci s'est déclaré favorable à une proposition de loi qui vise à laisser la liberté aux régions françaises de s'adresser à Bruxelles sans passer par le filtre de la nation.
En tant que républicains, nous refusons également toute forme de discrimination même si on la qualifie de positive et nous refusons que la loi sur la Laïcité soit réformée donc nous ne pourrons nous résoudre à défendre un candidat qui va à l'encontre de ces valeurs républicaines.
Espérons pour vous, que vous n'aurez pas misé sur le mauvais cheval, certains l'ont fait en 1995 et l'ont très vite regretté.
Sébastien NANTZ
Président de l'Union du Peuple Français
Christophe CHASTANET
Secrétaire général d'Initiative Gaulliste et de l'Union du Peuple Français