Pour l'annonce de la décision de ne pas se représenter, on attendra encore un peu...
Dans une interview diffusée ce soir dans l'émission
Vivement Dimanche, Chirac a affirmé : "
J'ai toujours essayé d'agir pour les Français. Si je n'ai plus de responsabilités de cette nature et bien j'essaierai de servir la France d'une autre manière".
"
Il y a sans aucun doute une vie après la politique. Jusqu'à la mort", ajoute t-il dans cette interview.
"Propos sans ambiguïté" selon le JDD de ce jour,
n'y voyons pourtant pas autre chose que des confidences sur "l'après"...
Ne nous y trompons pas, Chirac n'a jamais été aussi redoutable que quand il s'est trouvé dans une situation désespérée :
¤ 1974, ministre de l'intérieur, son destin se brise avec le décès de Pompidou. Il retourne pourtant la situation en sa faveur en soutenant Giscard qui lui offre Matignon...
¤ 1977, il se présente à la mairie de Paris contre le candidat favori choisi par Giscard, Michel d'Ornano. Refusant des listes d'union de la majorité, le 20 mars, il devient maire de la capitale...
¤ 1994, il se déclare candidat à la présidentielle au plus bas dans les sondages. Personne ne donne cher de ses chances, quelques mois plus tard, il devient le 5ème président de la République Française...
La prudence est donc de mise, Chirac n'étant pas homme à se laisser dicter sa conduite et à faire les choses à moitié.
Le débat sur une éventuelle nouvelle candidature n'est donc pas levé même si tout laisse à penser qu'il n'y aura pas de 5ème campagne présidentielle pour Chirac et que ce dernier s'apprête à tourner la page.
Si le temps du bilan n'est pas encore pour ce soir, celui-ci s'approche inexorablement, nous y reviendrons longuement le moment venu.
Il y a tant à dire !
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Ajout du 16 Mai 2007 :Dernière allocution... Clap de fin pour Jacques Chirac.
Une page se tourne, sans regrets, ni particulière émotion.
L'heure du bilan est venu, il est sans concession.
Pour nous gaullistes, l'ère Chirac se résume surtout au discours du Vel'd’Hiv en juillet 1995, au retour dans l'OTAN, à l'adoption en catimini du traité d’Amsterdam en 1999 et à l'abandon du septennat...
Autant de ruptures et de trahisons avec le gaullisme politique.
Autant de raisons qui nous conduisent à dénoncer fermement les propos tenus par Yves Michaud dans
Libération d'hier selon lesquels Jacques Chirac "
a été le fidèle héritier du gaullisme, mais d'un gaullisme qui n'embrayait plus, un gaullisme qui n'était plus en phase avec son époque." ... comme Luc Ferry avant lui, un philosophe de plus qui ferait mieux de s'abstenir d'emprunter le terrain politique !
Opportuniste, calculateur, dont la seule ambition a été sa réussite personnelle, Chirac ne laissera pas un souvenir impénétrable de son passage à l'Elysée.
Aujourd'hui, il quitte enfin le pouvoir. Nicolas Sarkozy le remplace et ce n'est pas une consolation, bien au contraire, puisque sa rupture avec le gaullisme est évidente et assumée.
Pour une fois, on sait ce que l'on perd mais aussi ce que l'on gagne... et l'avenir pour la France et son peuple n'est pas des plus radieux.