Annoncée comme sacrifiée, la niche fiscale qui permet aux familles, dont un enfant est étudiant, de cumuler la demi-part supplémentaire pour leur déclaration d'impôt et l'aide personnalisée au logement a été repêchée des eaux hier par l'Elysée à l'issue d'une réunion d'arbitrage avec Valérie Pécresse.
Indubitablement, une bonne nouvelle, unanimement saluée par toutes les organisations étudiantes (
même le MET, ex-UNI, ce qui n'est pas peu dire !), pour les étudiants et leurs familles sur qui pèse le coût exhorbitif des études superieures (
cf. infographie ci-dessus).
Par contre, cette reculade révèle surtout, par un cruel effet de miroir, le manque de détermination du gouvernement, pour ne pas parler de tâtonnements... le
discours de Brégançon de vendredi dernier sur les niches fiscales est déjà à mettre au rebus !
Ce qui, à y regarder de plus près, n'est guère surprenant.
Car, non seulement l'impact budgétaire de 10 milliards d'euros reste mineur mais l'abandon d'hier prouve qu'il est socialement impossible d'y porter atteinte sans risques.
En matière fiscale, mieux vaut se méfier des solutions miracles !
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Ajout du 13 Septembre 2010 :Le gouvernement, Valérie Pecresse en tête, se gargarise du nombre d'inscriptions à l'université (
1,6% par rapport à la dernière rentrée), mettant cette hausse sur le compte de l'autonomie, instaurée par la loi du 10 août 2007.
Et si ce chiffre n'était que l'arbre qui cache la forêt ?
Car la vraie conséquence de conférer aux universités autonomes la gestion de leur personnel et de leur budget, c'est l'envolée des frais d'inscription qui ont augmenté cette année de 1,7% en licence et de 2,6% en master et doctorat, sans pour autant que l'on en ressente les retombées sur les batiments d'un autre âge ou en faveur de logements étudiants.
Sachant également qu'un quart des entrants quitte l'université après un an, sans diplôme, et que 40% des étudiants qui s'inscrivent en licence ne vont pas jusqu'au bout, nos gouvernants feraient mieux de nous expliquer quels véritables débouchés professionnels ces universités "plus attractives" pourront offrir à ces nouveaux bacheliers, plutôt que de s'enorgueillir de l'accroissement des effectifs étudiants.
S'autoféliciter c'est bien, agir c'est mieux !