Il en a rêvé, il l'a fait : le 17ème Congrès depuis le début de la Vème République a été marqué par l'intervention de Nicolas Sarkozy, considérée comme un tournant du quinquennat.
Que retiendra-t-on de cet exercice de style ? un discours aussitôt écouté, aussitôt oublié ; un rendez-vous prétendumment historique parmi tant d'autres chez le président de la République le plus narcissique que l'on ait connu ou le million d'euros dépensé pour une journée à Versailles en ces temps de crise... ?
Surement un peu de tout cela mais plus encore pour les gaullistes que nous sommes.
Car cette décision de s'exprimer à Versailles devant le Congrès signe une rupture fondamentale avec l'esprit des institutions de 1958, rendue possible par la réforme constitutionnelle de juillet 2008.
En son temps, l'UNION du PEUPLE FRANCAIS et ses composantes (Rassemblement pour la France, Union Gaulliste, Initiative Gaulliste, Mouvement Démocrate Français) avaient dénoncé cette révision en forme d'enterrement de la République gaullienne.
Or, aujourd'hui, où sont-ils les 357 parlementaires qui, comme nous, s'étaient alors opposés à cette réforme ? où se cachent donc les convictions des socialistes qui avaient majoritairement rejetté ce texte à l'exception de Jack Lang ? où est donc le chantre de la défense de "l’œuvre du Général De Gaulle et de Michel Debré, qui avait apporté cinquante ans de stabilité institutionnelle" ? tous ou presque à Versailles voire même jusqu'au perchoir !
Assister et participer à ce simulacre de démocratie revient, ni plus ni moins, à légitimer la justesse de cette loi constitutionnelle de l'an dernier et condamner une nouvelle fois les fondements de la Vème République qui n'avaient pas besoin de ça.
Attachés aux institutions que nous a légué le général de Gaulle, nous le sommes et nous le resterons car elles sont conformes à ce que nous tenons pour nécessaire à la République !
Ces péripéties, mâtinées de lâchetés, ne détourneront pas notre confédération gaulliste et républicaine de son objectif : créer les conditions d'une possible renaissance des institutions de la Vème République et d'une restauration de cet arbitre national incarnant l'unité au-delà des contingences politiques que son fondateur avait voulu faire la clé de voûte et non point le centre du régime.