Et revoilà le serpent de mer de toutes les élections présidentielles !
Après Ségolène Royal, qui a appelé hier à enterrer la Ve République, voici maintenant François Bayrou qui se montre favorable ce lundi pour l'instauration d'une VIe République...
L'une parle de démocratie parlementaire revivifiée qui va mettre fin au cumul des mandats ; l'autre parle d'inviter tous les partis politiques à participer à la définition de cette nouvelle règle du jeu...
Un point commun à toutes ces initiatives, affaiblir le Président de la République et le cantonner à un rôle secondaire pour promouvoir un pseudo dialogue équilibré avec le Parlement qui verrait son autonomie renforcée.
Venant des héritiers de François Mitterrand ("Le Coup d'Etat permanent") et de Jean Lecanuet, cela ne saurait étonner.
Que l'on se rassure, ceux qui, comme Nicolas Sarkozy, veulent copier le régime présidentiel des USA en demandant au Président de la République de s’adresser lui-même au Parlement pour présenter et expliquer sa politique ne sont pas plus défendables.
Pourtant, De Gaulle nous a laissé avec cette République le régime politique le plus stable de notre histoire en consacrant un réel pouvoir d'arbitrage du chef de l'Etat associé à un "parlementarisme rationalisé" efficace.
Défendre ces conceptions constitutionnelles n'est pas un combat d'arrière garde car ce ne sont pas celles-ci qui sont en cause contrairement à ce que certains laissent entendre.
Comme l'avait fort bien écrit notre président Sébastien Nantz le 5 juillet 2006, dans notre blog Vrais Gaullistes, "La Vème République a été faîte pour la France et non pour servir une personne. Une VIème République avec les mêmes personnalités ou mentalités reviendra exactement à la même chose !"
Laisser penser qu'il est possible de résoudre la crise politique par un changement institutionnel revient à déplacer le problème qui se situe avant tout au niveau de la classe politique elle-même et principalement des partis politiques.
Faute de véritables hommes d'Etat à la hauteur de nos institutions, les acteurs de notre vie politique s'accordent pour les neutraliser.
Une fois de plus, le système à bout de course tourne sur lui-même.
Aujourd'hui le choix est simple :
¤ D'un côté, restaurer le "régime des partis" en leur confiant le pouvoir et se résigner à un régime d’assemblée, source d'instabilité et d'impuissance ou bien alors adopter un régime présidentiel, source de blocages ;
¤ De l'autre, prolonger les principes démocratiques de la Ve République en rétablissant les grands équilibres des institutions, aujourd’hui mis à mal, tout en les réformant utilement pour assurer par exemple un meilleur partage de l’ordre du jour du Parlement entre le gouvernement et les Assemblées.
Cette alternative ne laisse aucune place au doute, à l'hésitation ou à l'improvisation.
Plus que jamais, il appartient donc aux gaullistes de conviction de réagir et de s'opposer fermement à toute dérive de nos institutions.
Nous y veillerons.