La réflexion gaulliste du jour :
Sur fond de campagne présidentielle, il était de bon ton, hier, de se disputer l’héritage de Raymond Aubrac, décédé à l’âge de 97 ans.
Au risque de dénoter dans le concert de louanges qui a entouré la disparition de cette figure de la Résistance, celui-ci avait aussi ses zones d’ombre.
Etant de ceux qui n'oublie pas et dont la mémoire n'est pas sélective, il me semble inconcevable de passer sous silence ces mystères pour ne retenir que le symbole du courage et de la lutte contre la barbarie.
L’affaire des arrestations de Caluire du 21 juin 1943 en est la plus tristement célèbre, qui a rendu nécessaire l’organisation par le journal « Libération », en juillet 1997, d’une table ronde d’historiens. Pour ces derniers, la raison pour laquelle Aubrac n'a pas été transféré à Paris, comme ses camarades, reste toujours aujourd’hui un sujet d'interrogation.
En outre, si ses sympathies communistes ne sont plus un secret pour personne (Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, indiquant d’ailleurs que « nous pleurons l'un des nôtres »), ses relations avec l’Union Soviétique font encore débat, comme le prouve l’interview de l'historien du communisme, Stéphane Courtois, parue hier dans Marianne2.fr, dans laquelle il affirme qu’Aubrac « était un agent communiste ».
Entré dans la légende de son vivant, au même titre que sa femme, le moment est venu, avec sa disparition, de laisser enfin la place à l’indispensable travail de mémoire, justice et vérité.