François Hollande ou l'impossible reconquête des Français

La réflexion gaulliste du jour :

« Tous les outils sont là et c'est cette politique-là, ces outils-là, qui maintenant vont être mis en œuvre », c’est par ces mots que le président de la République a commencé son intervention ce soir sur France 2 et ils sonnent comme un terrible aveu d’impuissance et d’inefficacité. Il était attendu au tournant par les Français et, finalement, en étant enfermé dans ses certitudes, il n’a rassuré personne : aucun changement de cap n’est prévu dans sa politique car il « sait où on va arriver ». Il est aujourd’hui bien le seul.

Comme lors de sa conférence de presse de novembre dernier, François Hollande a récité les mêmes clichés qui ne convainquent plus personne car il ne suffit pas de répéter à l’envie que sa « priorité c'est l'emploi » et que l’on veut « que la France connaisse une croissance » pour que celle-ci intervienne et que les chiffres du chômage s’améliorent. De la traduction effective on sait peu de chose si ce n’est qu’après le « choc de compétitivité », le président de la République promet aux entreprises « un choc de simplification » administrative. Pour les entreprises le choc est surtout dans l’annonce de la prise en charge de la fameuse taxe à 75%. On voudrait encourager les délocalisations que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

De plus, le manque de souffle sur l’Europe est patent puisqu’il se contente de prendre acte avec fatalité d’une « tension amicale avec l’Allemagne mais nous avons l'obligation d'avancer tous les deux ». Pour celui qui se faisait fort de réorienter l'Europe, on repassera.

Alors, les seuls élements de satisfaction de l'interview présidentielle seront certainement à trouver dans le maintien du budget de la Défense en 2014 au même niveau qu'en 2013 ainsi que dans le début du retrait des troupes françaises au Mali en avril ou le rétropédalage sur les livraisons d'armes aux rebelles syriens.

Mais entre les effets d’annonce stériles chers à son prédécesseur et l’immobilisme politique, il y a quand même un juste milieu que le chef de l’Etat est manifestement incapable de trouver.