Bayrou dévoile enfin son programme !

Ci-dessous, un article sur la présentation du programme de François Bayrou paru dans Le Parisien-Aujourd'hui en France de ce mercredi 4 avril 2007.

Comme pour les 2 autres principaux candidats à la présidentielle, nous avons jugé utile à l'UPF de faire figurer en bonne place un sujet spécifique sur ce temps fort de la campagne du candidat centriste.

Globalement, le projet présidentiel de François Bayrou est cohérent et recouvre les valeurs traditionnelles de la démocratie-chrétienne voire même au delà. S'il n'est pas gaulliste, il évite néanmoins les écueils des projets Sarkozy et Royal.

Outre l'article-synthèse proposé, voici le lien direct vers ce programme :
http://www.bayrou.fr/evenements/download/programme-action.pdf

Bonne lecture et bonne analyse.

Le Parisien-Aujourd'hui en France a écrit:

Le contrat de confiance de Bayrou

LA CONFIANCE lui attachera-t-elle les Français ? C'est en tout cas sur elle que François Bayrou a axé les seize chapitres de son programme présidentiel présenté hier à Paris, faisant le constat d'une France aux prises avec « une crise d'une gravité sans précédent depuis la Libération... Il est arrivé que l'Etat soit en crise, que les institutions le soient, l'économie ou le lien social... Nous avons connu des crises successives en 1958, 1968, dans les années 1970 ou 1990. Mais jamais on n'a eu toutes les crises en même temps. » Lui, il veut de la confiance tous azimuts, jusque dans ces sondages où il apparaît en recul continu depuis une dizaine de jours. Dans sa brochure, le candidat de l'UDF a même prévu de faire garantir par la loi leur honnêteté : « Il faut pouvoir être informé des chiffres bruts recueillis par les sondeurs autant que de leurs chiffres redressés ! » Dans ce livret orange de vingt pages en papier recyclé, diffusé à 10 millions d'exemplaires, Bayrou a ajouté une autre exigence : « Rebrancher l'ascenseur social... Je veux poser la question de la mobilité sociale. »

« Un président apaiseur »

Chaque mesure de son programme est « réaliste, crédible et budgétée, ce qui est loin d'être le cas des autres », insiste-t-il, accusant « les deux partis qui occupent le pouvoir depuis vingt-cinq ans » d'avoir « perverti nos institutions » et de n'avoir porté devant l'opinion « aucune réforme sérieuse ». Citant le général de Gaulle à plusieurs reprises, il faut, a-t-il lancé, « libérer les responsables compétents nombreux dans les rangs des forces politiques de droite, de gauche, du centre et chez les écologistes, qui partagent en fait les mêmes constats, et leur permettre enfin de travailler ensemble sur une durée conséquente ». Pour cela, il veut un débat et appelle les blogueurs à le lancer entre les quatre principaux candidats, « car l'Internet n'est pas un espace limité par le CSA ».
Enfin, s'il était élu, Bayrou serait « un président apaiseur des relations entre Français... Je ne connais pas d'ordre fondé sur l'affrontement ». Et de constater que « tous les grands réformateurs, sauf Margaret Thatcher, qui avait eu la guerre aux Malouines, ont été partout dans le monde des apaiseurs. Certains pensent que l'ordre ne peut être fondé que sur l'affrontement. Or, c'est exactement ce qui garantit le désordre », ajoute-t-il en visant Nicolas Sarkozy. Lassé d'être régulièrement renvoyé à droite par les socialistes, il lance : « Sur la privatisation des autoroutes, sur l'allocation de fin de droits, c'est moi qui suis monté à la tribune de l'Assemblée. Et c'est eux qui ont donné le pouvoir à Lagardère dans Airbus ! Alors je les appelle juste à un minimum de pudeur ! »


Martine Chevalet

Programme très attaché au social. Quand je pense que certains osent dire qu'il a le même programme que Sarkozy. Ils devraient apprendre à lire

Citation :

Le candidat qui se dit républicain est encore rejoint par Allenbach, président du parti fédéraliste, prônant un « modèle éducatif décentralisé », abandonnant aux régions les programmes des écoles et des lycées.

le capitaliste a écrit:

Citation :

Le candidat qui se dit républicain est encore rejoint par Allenbach, président du parti fédéraliste, prônant un « modèle éducatif décentralisé », abandonnant aux régions les programmes des écoles et des lycées.

Allenbach est fédéraliste, c'est un fait, mais ça fait déjà quelques temps qu'il n'est plus président du Parti Fédéraliste.

Quand on veut être critique, on essaye d'être précis !

Libre à toi de voter pour le plus européiste des candidats.

On vous aura prévenu...

le capitaliste a écrit:

Libre à toi de voter pour le plus européiste des candidats.

On vous aura prévenu...

Le plus européiste des trois, c'est Sarkozy !

Il est le seul à vouloir faire passer en force un nouveau traité alors que Royal et Bayrou proposent un référundum.

Revoie ta copie car Sarko est bien passé devant Bayrou sur cette question européenne !

Ci-dessous, un article paru dans Le Parisien-Aujourd'hui en France de ce jeudi 19 avril 2007 qui s'interroge sur le phénomène Bayrou et qui résume la tension nettement palpable à 3 jours du premier tour.

Il séduit les uns ; il agace les autres mais ne laisse personne indifférent, tel est le nouveau François Bayrou qui a incontestablement pris une autre dimension dans cette campagne.
Plus que son programme ou ses idées, c'est bien le rejet des deux candidats formatés de l'UMP et du PS qui lui a permis de se faire une place de choix dans cette élection 2007 au point de semer la panique dans les états-majors parisiens à 72 heures de l'échéance.
Loin d'être une vue de l'esprit, ce constat est renforcé par la lecture du grand quotidien du soir, Le Monde, qui n'hésite pas, par la plume de Jean-Marie Colombani, à soutenir Royal simplement pour écarter Bayrou : "En dépit des confusions qui ont parasité la campagne, le seul projet qui s'oppose à celui de Nicolas Sarkozy et qui s'appuie sur une force politique capable de gouverner est celui de Ségolène Royal."

Les urnes parleront dimanche, nous saurons vite si le candidat centriste, révélation de la campagne, est aussi la surprise du scrutin.

Bonne lecture.

Le Parisien-Aujourd'hui en France a écrit:

Bayrou, qui a tenu hier soir son dernier grand meeting de campagne devant 17 000 sympathisants à Paris, est devenu la cible commune de Sarkozy et de Royal. A trois jours du premier tour, le suspense reste entier.


LES HEROS sont fatigués. Leurs équipes sont à cran. Les sondages ne savent plus où donner de la tête et le suspense est immense, tant le spectre du 21 avril 2002 (avec la qualification de Jean-Marie Le Pen) est dans les mémoires. Du coup, tout le monde s'attend à d'énormes surprises... qui ne se produiront peut-être pas. Qui, de Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou et Jean-Marie Le Pen, sera encore en lice dimanche soir ? Bayrou, hier, a triomphé devant 17 000 personnes à Bercy. Il est loin, le temps où le « petit » candidat de l'UDF stagnait à 6 % et prêtait à sourire. A trois jours du vote, il fait peur à gauche et à droite. François Hollande le récuse au nom du vote utile ; Nicolas Sarkozy le repousse au nom de la clarté, se demandant comment un candidat peut être à la fois de gauche ou de droite, selon les adversaires qu'il a en face de lui. Hier soir, le succès de Bayrou a marqué la campagne. Pour l'instant, la vraie surprise, c'est lui. Dans le même temps, les esprits s'échauffent. C'est la règle, à l'approche de la ligne d'arrivée. Entre Mitterrand et Giscard jadis, entre Chirac et Jospin naguère, le ton n'était pas non plus à la tendresse. La cible, c'est le candidat de l'UMP. Le TSS (tout sauf Sarkozy) est à l'oeuvre. Ségolène Royal ne perd pas une occasion de nourrir le sentiment anti-Sarko, le qualifiant hier sur TF 1 d'« homme dangereux ». Rumeurs et intox fleurissent sur Internet, touchant notamment à la vie privée, et il s'est trouvé un homme politique, Jean-Marie Le Pen, pour reprendre la rumeur à son compte.

L'avertissement de Sarkozy

Des signes de la mobilisation anti-Sarkozy sur le terrain sont remontés ces derniers jours à l'UMP. On a constaté que ses affiches de campagne étaient les plus arrachées et les plus dégradées sur les panneaux officiels. Des proches l'ont alerté sur la « peur » qu'il pouvait provoquer. Hier, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), chez le centriste André Santini, Simone Veil a dénoncé la « diabolisation » subie par Sarkozy : « Durant cette campagne, il a été l'objet d'une mauvaise foi et d'une intolérance comme jamais je n'en avais vu dans ce pays. » Le candidat de l'UMP a enfoncé le clou : « Voici qu'ils n'ont plus à dire que du mal de moi. Leur seule idée ? Il faut faire barrage à Nicolas Sarkozy. » Il en a profité pour avertir les électeurs UDF qu'en votant Bayrou ils risquaient de « se retrouver alliés avec le PC, les trotskistes et Mme Royal. » Toujours en tête dans les sondages, Sarkozy reçoit aujourd'hui dans nos colonnes le soutien de Valéry Giscard d'Estaing. Bayrou a beau railler « une collection d'élus épuisés » qu'il qualifie de « repoussoirs », le ralliement de Valéry Giscard d'Estaing, après celui de Simone Veil, n'est pas négligeable pour le candidat de l'UMP. A trois jours du scrutin, Sarkozy fonce. Bayrou croit en son étoile. Royal, très combative, compte sur le vote utile et le souvenir du 21 avril pour se qualifier. Très virulent, Le Pen ne semble pas connaître la même dynamique qu'en 2002. La France peut commencer à retenir son souffle.


Béatrice Houchard et Ludovic Vigogne