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 Une alliance Royal-Bayrou ?

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Christof.
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MessageSujet: Une alliance Royal-Bayrou ?   Une alliance Royal-Bayrou ? Icon_minitimeDim 15 Avr 2007 - 23:20

Après Michel Rocard dans Le Monde daté d'hier, voilà Bernard Kouchner qui, ce dimanche, affirme dans Le Journal du Dimanche que la gauche "ne doit pas refuser l'alliance avec un centre rénové."

Ces appels, qui, naturellement n'aboutiront pas, sont loin d'être des actes anodins dans la campagne présidentielle qui se termine.

1/ Ils reflètent, tout d'abord, l'ambiance, loin d'être sereine, qui règne dans le camp socialiste à moins d'une semaine du premier tour.
Même si l'influence de Rocard et de Kouchner sur Ségolène Royal est toute relative dans cette campagne, au même titre d'ailleurs que celle du PS, ce plaidoyer en faveur d'un rapprochement avec le candidat centriste prouve que la peur habite la rue de Solferino.
Car, quand on croit en son candidat, de surplus dans la dernière ligne droite, c'est avec certitude que l'on parle de son projet, et non de pacte avec l'un de ses concurrents.

2/ Ils remettent dans le jeu François Bayrou qui peinait ces derniers jours à confirmer les attentes placées en lui, tant par la presse qui en a fait son troisième homme que par ceux voyant en lui le seul capable de battre Nicolas Sarkozy.

Maintenant, toute la question est de savoir si ce type d'annonce n'a pas l'effet inverse de celui recherché, à savoir favoriser le candidat de l'UMP... rien n'est moins sûr !

-----------------------

Ajout du 16 Avril 2007 :

Ci-dessous, un article paru dans Le Parisien-Aujourd'hui en France de ce lundi 16 avril 2007 qui fait le point sur Ségolène Royal et le PS au lendemain des appels conjoints de hauts responsables du parti ainsi que, plus généralement, sur la campagne présidentielle à J-6.

Répondant parfaitement à mon analyse d'hier soir ci-dessus, il prouve que le malaise au PS est réel et profond. Décidemment, la campagne de Royal n'a rien à envier à celle de Jospin en 2002...
En désespoir de cause, beaucoup, François Hollande en tête, se sentent obligés de nous jouer le couplet un peu trop simple du vote utile.

Mais il y en a plus qu'assez de culpabiliser les français !
Que chacun prenne enfin ses responsabilités dans la situation actuelle, notamment au PS.

Une chose est sûre, rien n'est encore joué et les jours qui viennent s'annoncent cruciaux pour les quatre principaux candidats.

Bonne lecture.

Le Parisien-Aujourd'hui en France a écrit:
A l'entrée de la dernière ligne droite avant le premier tour, le suspense reste entier. Sarkozy, Royal, Bayrou, Le Pen : les écarts ne sont pas considérables. Et tout peut arriver. Y compris que François Bayrou s'impose, in extremis, en finale.

POUR BEAUCOUP de Français, la campagne électorale a été longue, très longue. Trop longue ? Mais voici le paradoxe : à six jours du premier tour, les jeux ne sont toujours pas faits. Nourri par des sondages contradictoires, le suspense est même total. Ils sont, en effet, quatre à prétendre qu'ils seront présents au second tour. Quatre pour deux places. A priori, Nicolas Sarkozy paraît le mieux placé pour passer l'obstacle, même s'il surveille du coin de l'oeil cette fraction volatile de l'électorat de droite tentée par Le Pen, mais que le candidat UMP espère avoir cette fois « récupérée ». Les choses sont beaucoup plus compliquées pour Ségolène Royal. Logiquement, l'autre finaliste, ce devrait être elle. Mais sa campagne décalée - parfois désarçonnante - a troublé une partie notable des électeurs classiques de la gauche. Et la poussée, dans l'ultime ligne droite, des six autres candidats de gauche ou d'extrême gauche (Voynet, Buffet, Besancenot, Bové, Laguillier et l'ex-PS Schivardi) n'est pas de nature à lui faciliter la tâche. Conséquence : si Royal et son équipe rapprochée affichent un optimisme presque insolent par moments - estimant que le plus dur est fait, que l'écart est creusé -, tous les socialistes, à la base, sont loin d'être aussi rassurés. D'autant que certains électeurs de Le Pen avancent masqués, et que « l'effet Bayrou » - non prévu - perdure. Rocard, Kouchner et maintenant Allègre proclament que ce centriste-là est fréquentable. D'autres, dopés aux sondages, assurent même qu'il est le seul à pouvoir stopper la marche en avant de Sarkozy.

On réglera les comptes au PS après le 6 mai

Cette situation singulière - mélange d'espoir et d'angoisse - explique les deux discours, apparemment contradictoires, qui sont aujourd'hui tenus dans les rangs socialistes. Quand Royal, comme elle l'a encore fait hier près d'Arras (Pas-de-Calais), affirme, tout sourire, sa détermination et laisse entendre que personne ne la rattrapera, elle est sincère. Mais c'est aussi, de sa part, un choix tactique. Elle a la conviction qu'elle ne doit surtout pas laisser apparaître ce qui pourrait être interprété comme de la faiblesse. Elle laisse donc à François Hollande la responsabilité ingrate de proclamer que rien n'est joué, qu'elle pourrait être évincée du second tour et que, pour les électeurs de gauche qui ne souhaitent pas un « remake » de 2002, le « vote utile » s'impose donc. Dans les rangs socialistes, ce discours-là est compris. Car partout, où qu'ils aillent, les militants et sympathisants entendent parler du déroutant Bayrou, se voient interroger sur le tempérament et les aptitudes de Royal, et voient s'ouvrir d'interminables débats sur la meilleure façon de battre Sarkozy. Et si l'homme-clé était Bayrou ? « A défaut d'adhésion, estime (en privé) un haut dignitaire PS sans illusions excessives, les socialistes n'ont plus aujourd'hui qu'une chose à faire : en appeler à un vote réflexe, un vote de gauche... » Dans le camp Royal, ces propos-là font bondir. Mais on s'oblige au sang-froid : il sera toujours temps de régler les comptes après le 6 mai. Après la victoire, insiste-t-on.

Nathalie Segaunes et Dominique de Montvalon

-----------------------

Ajout du 27 Avril 2007 :

Ci-dessous, un article paru dans Le Parisien-Aujourd'hui en France de ce vendredi 27 avril 2007 qui permet de distinguer le vrai du faux dans cet incroyable imbroglio médiatique autour du débat télévisé d'entre deux tours opposant la candidate socialiste et le candidat centriste.

Nicolas Sarkozy n'est pas un homme de dialogue, son refus catégorique de débattre avec les candidats avant le premier tour est là pour en témoigner. Aujourd'hui, alors que les français sont à l'aube d'un choix capital pour l'avenir de leur pays, voilà qu'il exclut qu'un débat intervienne entre Ségolène Royal et François Bayrou, comme s'il était homme à décider de tout et alors que lui-même a décliné ce face-à-face !

Sa conception conservatrice et passéiste d'aborder la campagne du second tour reflète son incapacité à tolérer cette nouvelle donne irréversible : la "politique à Papa" est terminée !

Source de toutes les discussions cette semaine, la présence omniprésente (et fort habile) de Bayrou dans les médias, comme aucun troisième homme avant lui, suppose une réaction adaptée.
Celle, dédaigneuse et agacée de Sarkozy ne l'est certainement pas.

En attendant, comme l'écrit Le Monde dans son édition du jour, sa campagne "reste à quai" : tant mieux !

Bonne lecture.

Citation :
L'AFFAIRE du débat entre Ségolène Royal et François Bayrou, inédit dans son principe parce qu'il ne réunit pas les deux finalistes du second tour, vire au casse-tête pour les médias. Et tourne au théâtre de boulevard avec une série de retournements de situation. Cette rencontre aura-t-elle lieu ? Récit d'un incroyable feuilleton.

La presse régionale dans la tourmente.
Lundi soir à Valence, au lendemain du premier tour, la candidate socialiste, qui cherche à rebondir, propose au centriste, via les médias, un « débat ouvert et public ». Mercredi, au cours de sa conférence de presse, Bayrou accepte. Trop content de rester dans le jeu alors qu'il ne figure pas au second tour. Immédiatement, Royal lui propose de « partager son temps de parole » au « forum de la presse régionale », auquel elle a été conviée ce matin à 11 heures. Sans en avoir préalablement informé le Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) qui organise l'événement. Le SPQR a prévu de recevoir successivement, pour une interview qui sera publiée par l'ensemble des quotidiens régionaux, les deux finalistes : Sarkozy à 9 heures, Royal deux heures après.

Mercredi soir, sur France 2, Bayrou insiste pour que ce débat soit « télévisé ». Invitée quelques instants plus tard sur la même chaîne d'« A vous de juger », Royal suggère à France 2 de venir « filmer » le dialogue. Hier matin, l'entourage de Bayrou fait donc savoir que ce dernier accepte. Sa « seule exigence » est que « les téléspectateurs puissent y avoir accès ». Mais, coup de théâtre hier à 11 heures : le SPQR indique qu'il est opposé à ce que la réunion qu'il a proposée à Royal se transforme en débat avec le leader UDF. Entre les patrons de journaux qui voient là l'occasion de faire un « beau coup journalistique » et ceux qui n'acceptent pas de se faire forcer la main et de se voir imposer ses conditions par la candidate PS, le débat a été vif, et finalement emporté par les seconds.

Les accusations de Royal.
Quelques minutes plus tard, visitant un immeuble parisien ayant échappé à la vente à la découpe, Royal accuse Sarkozy d'avoir fait « pression ». « Ce n'est pas le président de la PQR qui, paraît-il, a été reçu ce matin par Nicolas Sarkozy, qui va empêcher le moindre débat », réagit-elle. « On trouvera d'autres solutions, ce n'est pas un problème. En France, la presse est libre, sauf lorsqu'elle subit quelques pressions, ce qui est tout à fait dommageable. » Des accusations graves réfutées par Michel Comboul, le président du SPQR et patron du groupe Nice-Matin, mis en cause par la candidate PS. Il nie avoir été reçu par Sarkozy : « Je démens formellement toute pression. Il y a des choses qui sont inacceptables. La presse régionale n'est sous aucune influence. » Il indique qu'il était « toute la matinée » à un congrès : « J'y ai pris la parole, 500 personnes peuvent en témoigner. » Des responsables de la PQR expliquent que l'entourage de Sarkozy a fait valoir auprès de la presse régionale que leur candidat aurait été « désavantagé par des retombées médiatiques » moindres. Le candidat lui-même aurait menacé d'annuler sa propre interview avec la PQR prévue ce matin si la rencontre Bayrou-Royal était organisée.

D'annonce en annulation...
Nouveau coup de théâtre hier vers 13 heures. Au QG de Royal, son codirecteur de campagne, Jean-Louis Bianco, assure qu'il y a « eu un accord » sur l'organisation du débat : il aura lieu « samedi à 11 heures ou 12 heures » et sera retransmis sur Canal +, i>télé et France Inter. Le conseiller de Royal cite même le journaliste Michel Denisot pour l'animer. Mais au siège de la chaîne cryptée, on répond dans un premier temps que « rien n'est fait ». Et nouveau rebondissement en début de soirée : Canal + annonce qu'elle n'organisera pas la rencontre. « Les règles du CSA imposant une stricte égalité du temps de parole entre les candidats à l'élection présidentielle, Canal + ne sera pas en mesure de produire le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou », affirme un communiqué de la chaîne. De fait, en accordant un tel temps d'antenne à Royal, Canal + se plaçait dans l'obligation d'accorder un temps de parole équivalent à Sarkozy avant dimanche zéro heure, date du début de la campagne officielle du second tour. Pourquoi cela n'a-t-il pas été possible ? Le candidat UMP aurait-il d'emblée écarté une telle offre ? « L'Etat médiatique Sarkozy est en marche », n'hésite pas en tout cas à dénoncer Arnaud Montebourg. De Bordeaux, François Hollande s'en mêle : il propose que le débat ait lieu... dans la presse écrite. A suivre.

Nathalie Segaunes et Ludovic Vigogne
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MessageSujet: Re: Une alliance Royal-Bayrou ?   Une alliance Royal-Bayrou ? Icon_minitimeVen 27 Avr 2007 - 11:29

Monsieur Bayrou prend les français pour *** Modéré - Inutile *** des demeurés !
Il calomnie et accuse sans preuve des personnes...
Il n'a pas compris qu'il a été éliminé par les français du second tour !

C'est fini Monsieur Bayrou. Adieu. Very Happy

Les démentis :
http://www.rtl2007.fr/player.php?type=2&id_article=6454
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MessageSujet: Un débat nécessaire   Une alliance Royal-Bayrou ? Icon_minitimeVen 27 Avr 2007 - 15:04

le capitaliste a écrit:
Monsieur Bayrou prend les français pour *** Modéré - Inutile *** des demeurés !
Il calomnie et accuse sans preuve des personnes...
Il n'a pas compris qu'il a été éliminé par les français du second tour !

C'est fini Monsieur Bayrou. Adieu. Very Happy

Les démentis :
http://www.rtl2007.fr/player.php?type=2&id_article=6454

Eliminé certes, mais adroit le candidat centriste !
En attendant, on ne parle que de lui depuis dimanche soir et d'après vous qui est en train de perdre la main, ses nerfs, comme le fil de sa campagne dans ce second tour ? Laughing

Concernant l'objet de la discussion, au jeu du qui perd gagne, qui prend les électeurs pour des idiots ?

A qui Sarkozy va faire croire que le principe d'égalité de temps de parole entre les candidats aurait été violé alors qu'il lui suffisait d'accepter une compensation équivalente, chose qu'il s'est empressé de refuser, trop conscient du danger que représente un tel débat !

Mais il ne privera pas plus longtemps les électeurs des explications qu'ils attendent.
Et que son espace politique s'amenuise comme peau de chagrin n'y changera rien !
Que vous le vouliez ou non, ce face à face se déroulera demain samedi sur RMC Infos et sur BFM TV selon des sources concordantes.

Continuez donc à vous indigner, cela prouve que la stratégie de Bayrou fonctionne à merveille !
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MessageSujet: Re: Une alliance Royal-Bayrou ?   Une alliance Royal-Bayrou ? Icon_minitimeVen 27 Avr 2007 - 16:56

François Bayrou et Ségolène Royal doivent cesser de mentir


Une alliance Royal-Bayrou ? 1362-dati


Citation :
François Bayrou et Ségolène Royal ont accusé Nicolas Sarkozy d’avoir exercé des pressions pour empêcher l’organisation de leur débat. Nous les accusons de mensonge.

La candidate du PS a prétendu que Michel Comboul, président du syndicat de la presse quotidienne régionale, avait été convoqué par Nicolas Sarkozy hier matin. C’est évidemment faux et cela vient d’être démenti par l’intéressé de la façon la plus formelle qui soit : au même moment, il intervenait devant un assemblée de 500 personnes.

François Bayrou a déclaré ce matin sur RTL, portant des accusations graves proférées avec une rare violence, que Nicolas Sarkozy aurait exercé des pressions sur Canal + et le CSA. Incapable d’apporter la preuve de ce qu’il avançait, il a dit en avoir la conviction. Il l’avoue d’ailleurs lui-même « je n’en ai pas la preuve mais j’en ai la certitude ». Si l’on peut comprendre l’amertume et la déception du candidat de l’UDF de ne pas avoir été qualifié pour le second tour, elles ne sauraient en rien justifier les procès d’intention les plus gratuits et les plus outranciers contre la personne de Nicolas Sarkozy.

Nous mettons solennellement au défi Mme Royal et M. Bayrou de faire la preuve de ce qu’ils prétendent. Nous dénonçons ce procédé qui consiste à salir une personne et à lui demander ensuite de prouver son innocence. Il s’agit d’un procédé indigne qui rappelle ceux employés précisément par des régimes liberticides. Il est donc paradoxal d’y avoir recours contre Nicolas Sarkozy au nom de la défense des libertés.

La vérité, c’est qu’en France, la presse et les médias sont libres et qu’ils n’ont été soumis à aucune pression. Il suffit d’ailleurs d’en prendre connaissance chaque jour au cours de cette campagne pour se convaincre de son caractère pluraliste.

Nous rappelons que nous ne sommes en aucune façon opposés à la tenue d’un débat entre Ségolène Royal et François Bayrou si telle est leur volonté, dès lors que l’égalité des temps de parole entre les deux candidats restant en lice est respectée.

Nous souhaitons qu’après ce premier tour qui s’est traduit par une mobilisation exceptionnelle du peuple français qui a fait honneur à notre démocratie, le débat présidentiel puisse quitter enfin le terrain des attaques personnelles et de la calomnie pour rejoindre celui de la confrontation entre les idées et les projets. Il y va de la dignité du débat politique à laquelle ont droit les Français dans ces circonstances décisives pour l’avenir du pays.


Xavier Bertrand et Rachida Dati

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MessageSujet: Re: Une alliance Royal-Bayrou ?   Une alliance Royal-Bayrou ? Icon_minitimeVen 27 Avr 2007 - 17:25

Comme c'est étrange ! Tout le monde ment alors : François Bayrou, Ségolène Royal et les chaînes de télévision qui affirment tous la même chose à propos de pressions exercées pour que ce débat ne puisse avoir lieu.

Seraient-ils tous de connivence ? Pauvre Nicolas.
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MessageSujet: Re: Une alliance Royal-Bayrou ?   Une alliance Royal-Bayrou ? Icon_minitimeVen 27 Avr 2007 - 21:00

Où sont les preuves de Monsieur Bayrou ? Cela s'appelle de la calomnie et de la diffamation. Evil or Very Mad
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MessageSujet: Le débat de "clarification"   Une alliance Royal-Bayrou ? Icon_minitimeLun 30 Avr 2007 - 9:33

Ci-dessous, un article paru en ligne hier, 29 avril 2007, sur Le Parisien qui revient sur l'événement politique de samedi matin à savoir le face à face attendu entre Ségolène Royal et François Bayrou.

Une vraie réussite, saluée comme il se doit par la presse unanime (même le JDD détenu par le groupe Lagardère le définit comme "une première "oxygénation" de la démocratie").
Mais également, un véritable camouflet pour Nicolas Sarkozy qui a cherché toute la semaine si ce n'est à le faire annuler, en tout cas à le discréditer.

Sur le fond, il a été donné de suivre un débat de bonne facture où durant environ 1h50 les deux candidats ont, tour à tour, abordé leur vision de la France.

Au final, un succès considérable à renouveler !
Pour preuve, moins de deux heures après, un simple clic sur Google News renvoyait à plus de 4200 résultats : du jamais vu !

Bonne lecture.

Citation :
Ils ont débattu ! Sans arrogance ni compromission. La candidate PS et l'ex-candidat UDF ont fait le point sur leurs accords et sur leurs divergences. Dans un exercice inédit, comme s'ils prenaient date pour l'avenir.

SANS DOUTE y aura-t-il un avant et un après. Sans préjuger du débat, le grand, le décisif, celui qui opposera mercredi 2 mai Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, on peut dire qu'il s'est passé hier « quelque chose » dans la vie politique française. Pour la première fois, deux candidats à la présidentielle, de bords opposés, l'un arrivé en troisième position, l'autre en deuxième, ont débattu librement pendant près de deux heures entre les deux tours. Bien sûr, c'était un débat sans enjeu crucial, puisque le champion du centre n'est plus dans la course. Bien sûr, ça ne se passait pas sur TF 1 ou France 2 à une heure de grande écoute. Mais la rencontre aura eu un écho assez fort pour parvenir à tous les électeurs. Et notamment à ceux qui ont voté Bayrou le 22 avril. Lors de ce face-à-face - qui était plutôt un côte-à-côte, les deux personnalités n'étant séparées que d'un mètre autour de la table - organisé par BFM-TV, RMC, « le Parisien » et « Aujourd'hui en France », Royal et Bayrou ont montré qu'on pouvait tout simplement débattre. Débattre sans s'agresser ; échanger des arguments sans que l'un réfute systématiquement ceux de l'autre, mais sans rien céder pour autant ; reconnaître parfois qu'on est d'accord, et ne pas dissimuler ses divergences ; parler avec intelligence des préoccupations des Français et de l'avenir du pays, avec ce qu'il faut de subtilité et d'humour pour que, devant l'écran, on se dise que la politique, ce n'est pas forcément la guerre civile, ni un exercice vain. Pour assister à cette petite révolution française, des médias du monde entier s'étaient massés dans les salons d'un grand hôtel parisien . Une chaîne russe a même retransmis en direct l'événement !

« Elle s'en est bien sortie »

Au bout du compte, pas de vaincu, mais deux vainqueurs. Bayrou peut se féliciter d'avoir réussi à se placer en vedette de l'entre-deux-tours. Son rêve de grand parti du centre vit toujours. On parierait que sa cote de popularité va faire un bond, même si c'est un peu tard. Mais le Béarnais prend date. Comme Mitterrand et Chirac avant lui, il doit se dire que la troisième fois sera peut-être la bonne. Il pense à 2012. Dans un sondage réalisé par TNS Sofres pour le « Figaro Magazine », il touche les premiers dividendes de sa stratégie : en cas de victoire de Royal, les Français le donnent comme leur Premier ministre préféré (37 %) devant Dominique Strauss-Kahn (29 %). Royal réussit elle aussi une bonne opération. « Elle s'en est bien sortie. Elle a montré qu'elle avait du fond, qu'elle est libre et elle n'est pas apparue comme la gauche molle », se félicite Julien Dray. Alors que ces derniers jours ses gestes appuyés d'ouverture au centre - notamment sa proposition de ministres UDF - commençaient à sérieusement ébranler le PS, tous les socialistes chantaient hier soir ses louanges. Même le sénateur Mélenchon, si proche de José Bové et de Marie-George Buffet. Et Jacques Delors en profite, dans « le Journal du dimanche », pour appeler d'« urgence » les électeurs de Bayrou à voter Royal. Passé au travers de cette séquence, Nicolas Sarkozy a pu apparaître comme un mauvais joueur ou un empêcheur de débattre librement. Depuis Valenciennes, dans le Nord, le candidat de l'UMP a parlé de « petites combines dans un hôtel parisien ». Mais nul doute qu'il va mûrir ses arguments et réfléchir sur l'attitude à adopter pour contrer Royal lors du débat de mercredi. Qui sera sans doute décisif.


Béatrice Houchard et Philippe Martinat
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