Réflexions générales sur les municipales et les cantonales

Le combat républicain commence à porter ses fruits ! Le vent commence à tourner !

Hypothèse 1 : le terrain médiatique de la presse écrite, de la télévision, de la radio, est occupé par l'UMP et/ou par le PS. Le terrain médiatique classique est contrôlé par l'UMP et/ou par le PS.

Hypothèse 2 : le combat républicain doit donc changer de terrain. Le combat républicain doit se porter vers d'autres médias (tracts dans la rue, pétitions à faire signer et à faire circuler, lettres ouvertes, manifestations locales, internet, etc.).

Hypothèse 3 : les Français commencent à comprendre *** Modéré - Reformulé ***.
Samedi 5 janvier 2008 a eu lieu un séisme politique. Le journal Le Parisien-Aujourd'hui en France appartient à 25 % à Jean-Luc Lagardère, un des meilleurs amis de Sarkozy. L'institut de sondage CSA appartient à Vincent Bolloré, un des meilleurs amis de Sarkozy.
Or, et c'est là que se situe le séisme, ces deux médias publient un sondage où Sarkozy apparaît en chute libre ! Sarkozy perd 7 % de confiance, il passe de 55 à 48 % ! Si même Le Parisien-Aujourd'hui en France et le CSA le disent, c'est que ça va mal pour Sarkozy ! Le vent commence à tourner !

Les municipales et les cantonales s'annoncent bien pour les patriotes...

En effet, nous pouvons espérer que notre combat et notre alliance percent lors des municipales et cantonales !

S'il est un sondage intéressant en ce premier week-end de l'année, il ne se situe pas dans la prévisible chute de la cote de confiance du président Sarkozy mais bien dans le désaveu de l'opinion à l'égard de la stratégie conjointe adoptée par couple exécutif pour les prochaines élections municipales.

En effet, malgré les tentatives du pouvoir de politiser et de nationaliser cet enjeu local, les Français ne sont pas dupes : à 64%, selon un sondage exclusif Ifop pour Le Journal du Dimanche, les électeurs interrogés affirment qu'ils voteront en fonction des considérations locales !

Le bilan des équipes sortantes, approuvé ou non, comme la personnalité du maire, ou des candidats qui aspirent à sa place, font que très souvent le vote partisan des électeurs aux scrutins nationaux (présidentielle, législatives) n'est pas identique pour les municipales.

Pour les français, les élections municipales sont les élections de proximité par excellence et ce sondage en est la preuve : la mise en scène médiatique pour convaincre l'opinion d’un enjeu politique national ne fonctionne pas.

Toute volonté contraire se retournerait contre son auteur.
Le PS l'a bien compris puisque François Hollande affirme ne pas vouloir commettre "l'erreur d'en faire un troisième tour de la présidentielle qui ressemblerait à une revanche, à une rancune [...]".
Si Nicolas Sarkozy et François Fillon persistent à vouloir considérer les élections municipales comme étant à caractère national, ils assumeront le risque que les français veuillent sanctionner la politique de "rupture" menée depuis plus de 6 mois et la ratification programmée du traité européen par voie parlementaire le 4 février prochain... ce qui ne serait pas pour nous déplaire mais il n'en reste pas moins que ce n'est pas l'enjeu du scrutin !

Bonsoir,

Même si le débat doit porter sur les enjeux locaux, il n'en demeure pas moins, et on peut le regretter, que toute élection comporte sa dimension nationale.

Pour être honnête, à l'échelon de la commune, l'étiquette importe peu, seule la compétence est importante et l'idéologie importe finalement assez peu. Penser que ce scrutin ne sera pas un vote de confiance au gouvernement est à mon avis une erreur, il suffit de se remémorer les dernières régionales ou européennes.

Donc, même si déplacer les questions nationales ou européennes sur le terrain local n'apporte rien au débat, cela reste une fenêtre médiatique importante pour les petites mouvances et il ne faudrait pas gâcher une occasion de dire à Sarkozy tout le bien que nous pensons de ses méthodes et de sa politique.

Toute élection a une signification politique.

Néanmoins, les élections municipales ne doivent pas être réduites à un référendum pour ou contre Nicolas Sarkozy, ce que souhaite ce dernier.

D'une part, ces élections ne peuvent avoir la même signification qu'en 2001, à un an d'échéances majeures où elles ne pouvaient manquer de faire figure de test national pour les partis politiques.

D'autre part, si les municipales peuvent avoir une portée nationale dans les plus grandes villes (l'UPF s'exprimera le moment venu à ce sujet) l'enjeu local de ces élections doit être plus que jamais mis en avant notamment compte tenu du développement de l'intercommunalité et des responsabilités accrues de ces structures. Les lois sur la décentralisation de 2003 sont passées par là, il s'agit maintenant d'en assumer les contraintes et de ne pas priver les villes des débats locaux auxquels elles ont droit.

Enfin, en ce qui concerne 2004, parlons en ! Un séisme politique : 20 régions sur 22 s'offrent au PS, 19 ministres sont battus, l'UMP est humiliée. Quelles ont été les conséquences sur le gouvernement ? Pour ainsi dire aucune puisqu'au départ annoncé de Jean-Pierre Raffarin, Jacques Chirac a répondu par un remaniement timide. Pourquoi ? car finalement, si ce scrutin régional (au même titre d'ailleurs que les cantonales) est beaucoup plus politique que les municipales, il n'en demeure pas moins que le PS ne venait de remporter que des élections locales... ce choix était osé (je l'ai critiqué en son temps) mais force est de constater que l'on a vu ce qu'il est advenu de cette victoire trois années plus tard.

Il s'agit donc d'être très prudent au moment de prêter un caractère national aux prochaines municipales.

Sarkozy répond indirectement à Christof. :

L'Express avec AFP a écrit:

Conquise par Blair, l'UMP lance sa campagne pour des municipales "nationales"

LEXPRESS.fr, 12.01.08

Les municipales et les cantonales verront-elles la victoire de la droite bling-bling et de la gauche caviar ?

Ou alors la victoire des patriotes ?

Au risque de m’entendre dire que je fais du hors sujet, je ne pouvais pas ne pas faire remarquer un passage qui me chagrine un tantinet dans le discours prononcé par Nicolas Sarkozy cette après-midi, je cite :

Nicolas Sarkozy a écrit:

"Je veux que la tolérance, l'ouverture, la main tendue soit la marque de fabrique de la droite et du centre français, le sectarisme et la fermeture la marque de fabrique de la gauche"

Il me serait quand même agréable de savoir de quelle manière cette main doit être tendue et de quelle main il s’agit !!!

Nicolas Sarkozy a rappelé lors de ses voeux qu'il était "le Président de tous les français", oubliant sans doute de spécifier "de droite" !

Ce week-end nous a convaincu de l'énergie de cet homme à être ce soi-disant président de tous les français : il a ni plus, ni moins dirigé le conseil national de l'UMP !

Il voulait la rupture avec les traditions de la Vème République ? En effet, il n'a pas menti, elle sera totale !

Se plaçant comme le chef de file de son camp pour les municipales, dont il veut en faire un test national (lui a t-on expliqué que les français élisent leur maire et non leur député ?), Nicolas Sarkozy nous a démontré qu'il n'avait pas l'allure d'un chef d'Etat mais qu'il était bel et bien resté en réalité le président de l'UMP, le président des 32 % des français qui lui ont accordé leurs suffrages lors du premier tour !

Nous parlant une fois de plus de débauchage (pardon d'ouverture ), à l'occasion des prochaines "munationales". Pour en témoigner, l'ancien premier ministre britannique, Tony Blair, fut l'invité d'honneur de cette réunion.

Est-ce un passage de témoin entre l'ancien et le nouveau "meilleur ami" de George Bush ?

Cette prestation nous prouve, une fois de plus, quel personnage se cache derrière Nicolas Sarkozy !

Un test national, avez-vous dit monsieur le président de l'UMP ? Méfiez-vous que les français ne vous prennent pas au mot pour vous donner une petite leçon de démocratie ! Celle que vous niez selon vos convenances !

Instit a écrit:

Sarkozy répond indirectement à Christof.

En effet, mais il n'aura pas le dernier mot !

Libération a écrit:

Sondage : un vote local avant tout

Pascal Virot
Article paru dans l'édition du 14.01.08

Nicolas Sarkozy va t-il enfin comprendre ou compte t-il persister dans sa stratégie ?

Pour qui connaît le personnage, la réponse ne fait aucun doute !
Même s'il y a, comme l'affirmait Dominique Reynié dans le JDD hier, "plus de coups à prendre que de bénéfices à espèrer" !

Face à cette volonté affichée de politiser ces élections, les réserves de Jean-Pierre Raffarin vendredi dans le Parisien-Aujourd'hui en France pour "que la politique locale ne soit pas systématiquement un enjeu national, sinon on mobilise surtout le camp adverse", résonnent comme un sérieux avertissement.

D'ailleurs, nombre de candidats ne souhaitent pas recevoir le soutien de l'exécutif (tant par considérations locales que par stratégie). Pour preuve, j'ignore si vous le saviez mais à Bordeaux, Alain Juppé n'insérera pas le logo de l'UMP sur son matériel électoral, ni sur sa permanence de campagne...

Maintenant, comme je l'ai indiqué dimanche dernier et comme le laisse entendre Sébastien ci-dessus, si Sarkozy souhaite "prendre une gifle", on ne va pas l'en priver !

Sarkozy veut faire un enjeu national de ces élections car dans sa mégalomanie il est persuadé qu'il va faire un raz de marée comparable aux régionales (dans l'autre sens).

Laissons le faire, "la claque" n'en sera que plus goûteuse.

Plutôt que paraphraser les analyses déjà effectuées depuis plusieurs jours (souvent à visée nationale et sans rapport avec les réels enjeux de ce scrutin), il nous est apparu intéressant de vous indiquer le lien de l'étude interactive de Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, qui a le mérite de replacer ces élections municipales dans leur contexte et d'appréhender globalement, mais localement, les résultats.

Le Monde a écrit:

La gauche progresse dans l'Ouest, l'UMP résiste dans le Sud

Pascal Perrineau
Le Monde.fr, 18.03.08

L'UPF, quant à elle, tient tout particulièrement à saluer, sans exclusive, tous les candidats libres qu'elle a soutenu lors de ces élections (naturellement, cela ne saurait occulter la brillante victoire de François de Mazières à Versailles).
Leur résultat, quel qu'il soit, révèle l'importance de l'enracinement local et le réel besoin d'une offre politique nouvelle.

Fort de ces premiers succès, l'UPF entend aller plus loin dans cette voie pour que vive en France un vrai mouvement libre et indépendant refusant de se laisser enfermer dans un clivage politique artificiel.