Petite contribution au débat sur l'identité nationale

J'entends ici et là que l'identité nationale c'est la drague du FN ; que c'est la honte de récupérer des voix pour gagner les régionales avec un débat pour le moins téléphoné qui avait déjà marché pour 2007.

Je ne suis pas d'accord !

L'identité nationale, ça n'est pas le terrain de chasse d'un seul parti qui s'est approprié cette idée.

Seulement voilà, le Français est un veau ! Le Français pense par un système binaire qui oscille entre le méchant vilain fasciste incarné par Le Pen et le discours de plateau de télévision, boboïsant, qui nous inonde. La manipulation médiatique au sommet de son art se retrouve dans cette idée très simple : Sarkozy "drague" les électeurs du FN pour récupérer des suffrages dans l'espoir de fusiller le FN qui fait 9 % dans les sondages. Seulement voilà, le FN c'est le mal absolu, le fascisme dangereux qui pollue la France avec un discours anti démocratique... etc. !

Pour ne citer qu'Eric Zemmour le 7 novembre dernier sur France 2 face à Benoît Hamon : "Vous voyez ? Ca fait pas plaisir hein ! Parce que ça c’est ce que subissent les gens de droite depuis 20 ans… La fascisation systématique, vieille technique de la 3ème internationale : Benoît Hamon, vous savez très bien ! Inventée par les staliniens, remise au goût du jour par les anti racistes dans les années 80, c’est exactement ce qu’on subit. J’entends ça depuis 20 ans, depuis que moi j’ai rompu avec l’anti racisme à la Julien Dray ou à la Harlem Désir, c’est ça que j’entends, ce que vous avez entendu pendant une semaine, je suis ravi quand la technique de diabolisation des gens de gauche se retourne contre eux, moi je me marre !! Et pourtant j’étais le seul à vous défendre comme je l’ai dit …"

Voilà, Zemmour a une fois de plus plutôt bien décrit le mal français : une société sclérosée par une paranoïa.

J'aime la France et je ne suis pas un dangereux fasciste.

Avant de s'interroger sur l'identité nationale, il faudrait dejà savoir qu'est-ce qu'être Français et qui peut se définir comme tel ?

Un enfant d'immigré, né sur le sol français, ayant fait ses études en France et essayant de trouver un travail est-il Français ?

Moi, ma fille est née d'un père Français depuis au moins trois générations et d'une mère Française ayant des parents venant d'Afrique du Nord, alors, est-elle Française, Africaine du Nord ou apatride ?

Je pense qu'être Français est avant tout un choix, celui d'adhérer à des valeurs, des coutumes, des traditions.

En bref, c'est une volonté d'adhérer à une nation, de l'intégrer, de l'aimer, de se fondre en elle.

Ce n'est pas une question d'origine, ce serait trop facile ! combien de Français "de souche" se moquent de leur pays comme de leur première couche-culotte ? plus qu'on ne le croit, et j'en vois tous les jours.

Je suis assez d'accord avec Matthieu, j'ajouterais volontiers une chose.

Il faut ajouter à cette question "d'identité nationale" le fait que les valeurs se mondialisent.

Je m'explique : aujourd'hui, en buvant Coca Cola nous sommes américains et libéraux ; en regardant le foot à la télé, notre coeur balance entre deux équipes qui ne sont pas de notre pays... les exemples sont multiples, nous sommes le produit hybride d'une société mondialisée qui brasse des valeurs pour n'en faire qu'un néant.

C'est à mes yeux une des raisons pour laquelle les Français ne se sentent pas "Français"...

Cerberux76 a écrit:

Je pense qu'être Français est avant tout un choix, celui d'adhérer à des valeurs, des coutumes, des traditions.

En bref, c'est une volonté d'adhérer à une nation, de l'intégrer, de l'aimer, de se fondre en elle.

Ce n'est pas une question d'origine, ce serait trop facile ! combien de Français "de souche" se moquent de leur pays comme de leur première couche-culotte ? plus qu'on ne le croit, et j'en vois tous les jours.

Totalement d'accord ! "les Harkis sont plus Français que les Miliciens !"

Grissom75 a écrit:

Je suis assez d'accord avec Matthieu, j'ajouterais volontiers une chose.

Il faut ajouter à cette question "d'identité nationale" le fait que les valeurs se mondialisent.

Je m'explique : aujourd'hui, en buvant Coca Cola nous sommes américains et libéraux ; en regardant le foot à la télé, notre coeur balance entre deux équipes qui ne sont pas de notre pays... les exemples sont multiples, nous sommes le produit hybride d'une société mondialisée qui brasse des valeurs pour n'en faire qu'un néant.

C'est à mes yeux une des raisons pour laquelle les Français ne se sentent pas "Français"...

Votre ajout est pertinent, la mondialisation est une (la ?) des causes principales du renoncement national de la part d'un certain nombre de nos compatriotes. Dans cette mondialisation, j'intègre la propagande fédérale européenne.

Le débat sur l'identité nationale n'est pas obligatoirement un débat à rejeter d'emblée.
En effet "qu'est-ce qu'être français aujourd'hui" est une question que beaucoup de jeunes et moins jeunes se posent. Et ce n'est pas l'éducation nationale "marxisante" qui va y répondre.

C'est ensemble que nous pouvons donner une définition à cette "identité".

Pour que les "jeunes" issus de l'immigration se sentent français il faudrait déjà que les français dits de "souche" se considèrent français et n'aient pas honte d'appartenir à la communauté nationale. Le souci est que des années de repentances ont sabré notre fierté nationale la transformant en honte pour des fautes expiatoires dont la majorité des français vivant actuellement ne sont pas responsables.

Certains diront que le débat actuel se transforme en débat sur l'immigration.
Or personne ne peut nier que identité et immigration sont liées. Nous ne pouvons faire l'impasse dessus. Après il y a ceux qui déclarent, la presse y compris, que ce débat se transforme également en chasse à l'Islam. Non, il ne s'agit pas d'un débat islamophobe. Mais force est de constater qu'un certain nombre de musulmans considère leur religion comme ayant une valeur supérieure à leur nationalité donc à leur identité nationale. Il faut que la religion reste dans le domaine spirituel et n'empiète pas sur le temporel. Cela est valable d'ailleurs pour toutes les confessions.

Pour en finir, je pense qu'être français aujourd'hui, c'est vouloir avancer ensemble dans la volonté d'un destin commun transcendant son individualisme, non seulement dans les valeurs de la République, mais également dans ce qui a forgé l'identité de la France au fil du temps. La France n'est pas seulement héritière des Lumières, mais également de la monarchie. C'est cette osmose qui donne son identité, car la France n'a pas commencé avec l'avènement de la première République.

Pour pouvoir s'affirmer français, il faut accepter l'Histoire de la France, reconnaître les erreurs passées et ne pas oublier les moments de gloires.

L'identité nationale, c'est un sentiment d'appartenance.